Haifa, un peu d'histoire
Haïfa moderne 1761 - 1918

La raison pour la quelle la nouvelle Haïfa a été créée en 1761 est due
essentiellement à des raisons de sécurité. Daher El - Omer cherchait un
emplacement où construire une ville qui protégerait la route menant à Acco.
Il a donc choisi l'étroit passage situé entre la plage et la montagne. La ville
qu'il a construite à cet endroit s'étendait dans une zone dont le centre est le
bâtiment Zim que nous connaissons aujourd'hui.

La zone exacte du Haïfa d'il y a  deux cents ans couvre un espace délimite
par la ligne de la côte, un chemin qui longe la rue Ha - atzma'ut
(Indépendance.) d'aujourd'hui, puis grimpe sur les rues Elihu et Ul Khativ,
tournant vers l'Est le long de la rue Shivat Sion et puis se dirige vers le Nord
dans la voie de Biktarai El, c'est-à-dire dans le quartier de Maison-Pacha
d'aujourd'hui. Haïfa était alors entourée par une muraille  faite de pierres
qui n'était pas très épaisses Malheureusement, il ne reste rien de ce mur. La
ville possédait aussi deux portes - la porte de Jaffa à l'Ouest, à proximité de
l'église appartenant aux Carmes, tandis que,  et la porte d'Acco a l'Est. En
plus de la muraille défensive, Daher El - Omar a également construit une
tour de guet élevée, surnommée  El Borj - Salaam. Cette tour de guet a été
érigée dans ce qui constitue aujourd'hui le Jardin du Souvenir (Gan
HaZikaron).

Il y avait très peu de bâtiments publics dans cette bourgade, mais son édifice
le plus impressionnant était le bâtiment administratif, connu sous le nom
Sarayah, qui était situé sur le côté de la plage, et d'où émergeait une jetée de
pierre de dimensions plutôt étroites, ainsi qu'une petite mosquée.

Toutes les tâches administratives relatives à la région avaient lieu dans cet
immeuble, mais il était également utilisé comme centre de douanes, et
constituait  le centre administratif de la région tout entière.

Au cours de nombreuses années, la bourgade s'est développée, mais d'une
façon lente et désordonnée, pour la simple raison qu'elle était dans l'ombre
d'Acco, son voisin bien plus grand et plus puissant. Cependant, un point
tournant très important dans l'histoire de Haïfa, a eu lieu au cours de la
période historique pendant laquelle Haifa est tombée sous la domination
Egyptienne (c'est-à-dire entre 1831 et 1840). A cette époque, tandis qu'Acco
subissait une période continue de siège, Haïfa est devenue le siège du
quartier général administratif de l'Egypte. Sous l'égide et la protection de
l'administration Egyptienne, de nouveaux colons se sont installes a Haifa,
ainsi que dans le reste de la Eretz d'Israël. Et l'un des facteurs menant à  ce
peuplement croissant est la grande tolérance affichée envers les minorités
non Musulmanes qui voulaient émigrer et rester dans le pays.

Lorsqu'en 1840 Acco a été prise a nouveau, ce facteur a une incidence
directe sur l'augmentation de la richesse et la prospérité de Haïfa. Acco,
d'autre part, a été affligée par une série de guerres qui l'ont grandement
affaiblie.  C'est pourquoi de nombreux hommes d'affaires et voyageurs de
commerce ont tout simplement abandonné Acco, préférant transférer leurs
activités de l'autre côté de la baie. L'arrivée de ces  hommes d'affaires,
voyageurs de commerce et des organismes consulaires était  de bon augure
pour les habitants de Haïfa. Le nom de Haïfa et sa réputation ont
commencé à se répandre: une ville portuaire, commode pour les navires et
qui bénéficiait, en outre, de conditions favorables pour les affaires et le
commerce.

La grande richesse qui affluait  maintenant sur Haïfa à la suite de cette
nouvelle situation a attiré de nombreuses personnes et ces nouveaux venus
se sont installés dans les murs de la ville. Un grand nombre de ces
nouveaux colons étaient des Chrétiens qui recevaient la protection des
grandes puissances mondiales.

L'Ordre des Carmes a également apporté sa propre contribution à bonne
réputation de Haïfa. En effet, un grand nombre de pèlerins et de voyageurs
commençaient à se rendre  en Eretz Sainte à cette époque, afin de rendre
hommage à l'église qui avait été construite à côté du nouveau monastère, et
qui avait été consacrée en l'an 1863. L'Ordre des Carmes fut l'un des
principaux facteurs qui ont contribue à la grande réputation de Haïfa,  en
faisait fonctionner des fondations pour l'éducation et pour les services
médicaux destines a la population locale,  et procurait  une grande quantité
de terres  dans la ville et sur le Mont Carmel.

Nous comprenons l'importance que la ville avait déjà prise du fait que les
Anglais avaient envoyé en 1853 le vice-consul Rodgers, diplomate de
profession, avant que d'autres habitants ne risquent d'y représenter les
intérêts d'autres  pays étrangers.
La compétition des grandes puissances pour leur influence sur la Eretz
Sainte trouvera aussi son expression désormais à Haïfa -même. Vers 1859,
par exemple, les Russes ont construit la grande jetée menant de la maison
du gouverneur à la mer, ainsi qu'une très grande  résidence dans les murs
de la ville, afin d'héberger les milliers de pèlerins qui visitaient  la ville sur
le chemin de Nazareth et des autres sites Chrétiens de Galilée. Grace à la
construction de la jetée, du grand port commode et des zones portuaires
pour les navires et les bateaux qui pouvaient y amarrer, les grands navires
modernes ne mouilleraient plus à Acco, renforçant ainsi l'importance de
Haïfa. Tous ces facteurs ont influence la région qui était en cours de
construction. Vers 1870, la ville comptait environ quatre mille habitants, la
grande majorité d'entre eux vivaient entassés dans l'enceinte des murs de la
ville. Cette région était devenue un véritable enchevêtrement de ruelles
étroites qui donnaient à la ville un parfum d'Europe orientale. Les seuls
édifices qui ont été construits selon les règles et règlements, devinrent les
maisons des riches et des consuls, ainsi que des institutions religieuses.

Les trois confessions Chrétiennes - les Grecs Catholiques, les Orthodoxes
Grecs et les Catholiques du Carmel – ont attiré de nombreux colons
Chrétiens a Haifa, et leur quartier situe à l'ouest de la ville était connu
populairement sous le nom El Kna'is. La présence de la petite communauté
Juive, ainsi que celle des habitants de nombreux pays Européens, et bien
entendu des émissaires et des représentants envoyés par les pays étrangers,
des membres des Eglises, des différentes associations commerciales et des
sociétés ont ajoute du piquant à la distribution des différentes communautés
religieuses dans la ville.

La sortie  de l'enceinte de la ville avait déjà commencé au début des années
1860. La muraille commençait à se fissurer et à se décomposer, et ses
pierres étaient ensuite utilisées pour construire les nouveaux quartiers le
long des routes qui conduisaient hors de la ville de l'Ouest et de l'Est, et
même sur la montagne à travers le «Burj». Avec la sortie hors des murs de
la ville, apparaissait une séparation des différentes communautés. Les
communautés Chrétiennes se tournaient vers l'Ouest, le long de la rue
Jaffa, tandis que les Musulmans allaient  vers l'Est le long des routes
d'Acco et de Nazareth. Certaines maisons très opulentes et luxueuses ont été
construites au-dessus du Burj, dans un style plus moderne, spacieux et aéré,
que celui des constructions traditionnelles a l'intérieur des remparts.

Le développement de la ville a pris un tournant très positif lors de l'arrivée
et de l'installation des Templiers Allemands vers 1868. Ces colons ont choisi
Haïfa parce que c'était déjà un lieu qui avait la structure d'une ville où l'on
pouvait s'installer, avec de nombreuses perspectives de développement. Un
autre facteur était le lien permanent déjà  été établi entre Haïfa et divers
ports Européens. Le grand rêve des Templiers allemands était de construire
une ville qui leur rappellerait l'atmosphère des villages qu'ils laissaient
derrière eux. Ce serait une petite partie de la vaste et généreuse entreprise de
colonisation qu'ils envisageaient de mettre en œuvre  en Eretz Sainte. C'est
la raison qui les a conduits a délibérément s'éloigner vers la zone très large
qui se trouvait a l'Ouest entre le mont Carmel et la mer Méditerranée. Et
c'est là qu'ils ont établi leur colonie, la première des sept qu'ils ont créées en
Eretz Sainte.

Parce qu'ils étaient si enthousiastes et diligents, les Templiers sont
rapidement devenus un facteur décisif dans le développement de Haïfa.
L'implantation des Templiers a été la toute première colonie agricole  
délibérément conçue et planifiée en Eretz Israël. Le village des Templiers a
été créé conformément à un plan  bien défini et soigneusement pensé, le
long d'un tronçon de route généreux. Les Templiers ont construit des  deux
côtés de la  route, des maisons bien proportionnées en pierres ciselées et
recouvertes de toits de tuiles. A côté de ces maisons se trouvaient des
structures agricoles, des ateliers ou des usines et de grands jardins.
Beaucoup d'habitants de Haïfa, ainsi que les dirigeants de la Galilée se
précipitèrent pour voir de leurs propres yeux la magie Européenne que les
Templiers avaient conçue et exécutée, et se sont empresses d'imiter leur
style de construction.

Les Templiers se sont  avérés être des pionniers dans de nombreux
domaines. Ils furent les premiers à utiliser des véhicules à roues
transportant à la fois des passagers et des marchandises. Ils ont pave des
routes pour faciliter  le voyage à Nazareth aux véhicules à roues. Ils ont
construit un hôtel moderne, exploite une fabrique de savon et établi une
rangée d'ateliers ainsi qu'une variété de services et d'entreprises, qui a dicté
en grande partie la manière dont la ville devait se développer. À cause de
toute cette activité économique, l'influence des Templiers sur la ville était
importante et ils étaient en concurrence permanente avec l'Ordre des
Carmélites.

Au début du 20e siècle, la ville de Haïfa a réussi à obtenir une subvention
pour un grand projet du gouvernement Ottoman, qui s'est avéré décisif pour
son développement. Haïfa a été choisie comme la station de train la  plus
importante sur la cote  Méditerranéenne sur la ligne de chemin de fer
Hedjaz. Il s'agissait du projet le plus couteux et le plus prestigieux de tous
les projets de l'Empire ottoman jusqu'à sa chute.

From desert sands to golden oragnes the history of the German Templer

WWI pres de  Haifa
Temples, mosquees, synagogues, eglises a Haifa
Haïfa pendant le Mandat Britannique
1918-1948


Pendant la Première Guerre mondiale, toute la région de la baie était placée
sous blocus maritime et minée par les Turcs, qui avaient peur que les forces
alliées ne débarquent sur ses plages. Comme ce fut le cas dans les autres
villes, Haïfa a été également touchée par la Première Guerre mondiale, en
particulier à la suite de la cessation de toutes les activités économiques et
commerciales  à cette époque en Israël.

En revanche, et contrairement à plusieurs autres localités en Israël, il n'y a
pas eu à Haïfa de grandes destructions physiques. La bataille de prise de
contrôle de la ville  a cessé au bout de quelques jours, sans causer de graves
destructions ou pertes de vies humaines. Le 23 Septembre 1918, les
Britanniques ont pris le contrôle de la ville et marqué le début d'une
nouvelle époque paradisiaque pour les habitants de Haïfa et de sa région.
En fait, beaucoup considèrent la période du Mandat comme un  véritable
âge d'or.

Car il est indéniable que la ville de Haïfa a connu des changements
remarquables qui l'ont sensiblement modifiée de diverses façons. Cette fois,
ce fut au tour des Britanniques, avec les Juifs à leurs côtés, d'entreprendre
des projets de développement de fond énergiques

La contribution la plus importante faite par le Mandat britannique à Haïfa
a été, sans aucun doute, la construction du port, qui a donné aux habitants
de Haïfa un stimulant économique. La simple rumeur du lancement du
projet de construction du port a provoqué l'afflux d'une vague de personnes
qui recherchaient  des terrains et des propositions de constructions. Bien
avant la construction du port, il y avait des plans pour construire des
bâtiments qui serviraient de raffineries pour le pétrole  qui arrivait  d'Irak.
En outre, les ateliers centraux de la Compagnie de Trains de Eretz Israël
ont également été construits à cette époque.

Les travaux de terrassement et de construction accompagnant la
construction du port, ainsi que l'assèchement de la zone côtière adjacente au
port donnait du travail à des milliers d'ouvriers. Ces travaux ont
considérablement modifié les contours de la plage de la ville. A l'extrémité
arrière du port, ces ouvriers ont créé une «zone sèche», qui couvrait les
petites  jetées qui avait été construites au 19ème siècle. Ils ont construit par-
dessus une grande zone commerciale, ainsi que des bâtiments qui servaient
d'espaces de stockage, de réfrigération, et de transport. En plus de toutes ces
nouveautés, les Britanniques ont installé des bureaux officiels, des quartiers
généraux de commandement et des camps militaires,  ce qui a accru le
nombre de possibilités d'emploi offerts à la population de Haïfa. Les
membres de la communauté Juive ont rapidement profite des possibilités
offertes à ceux qui étaient disposés à prendre des initiatives et a investir. Ils
ont commencé par la construction d'une zone commerciale à proximité du
port, ainsi que de la Place Khamra, qui a été rebaptisée Place de Paris
d'aujourd'hui. Cette zone, qui a été appelée à tort «le souk turc», a offert,
après l'ouverture du port,  à la communauté Juive de Haïfa de nombreux
avantages commerciaux.

Après la cérémonie d'inauguration du port, la communauté Juive se
procura des terres et a construit une nouvelle zone commerciale, la rue des
Banques. C'est ainsi qu'une grande partie des secteurs commerciaux et des
commerces situés en arrière du port se sont concentres presque entièrement
dans les mains de la communauté Juive. Parmi les dizaines de milliers de
Juifs qui ont émigré en Israël au cours des années 20 et 30, beaucoup ont
choisi de s'établir à Haïfa, qui à cette époque offrait aux résidents potentiels
de nombreuses possibilités d'emplois et de construction.
Bon nombre de ces membres de la collectivité étaient riches, ou des
hommes d'affaires, et se sont retrouvés en première position pour construire
de nouvelles zones résidentielles, Pendant ce temps, les ouvriers qui
trouvaient du travail à Haifa se sont créé un statut spécial. Ainsi, par leur
apport, les hommes d'affaires et les travailleurs ont énormément amélioré
la position du secteur Juif de Haïfa.

Ces décennies ont également vu des membres des communautés Arabes,
Musulmanes et Chrétiennes émigrer vers Haïfa. Les Musulmans et les
Chrétiens trouvaient un emploi dans les grandes entreprises qui avaient été
établis dans la ville, ainsi que dans les ateliers.

D'après un recensement de la population de 1931, la population de Haïfa
était  maintenant de cinquante mille personnes (dont 31% étaient Juifs). En
1944, cent vingt huit mille personnes avaient émigré vers la ville, dont 52%
étaient Juifs.

Il va sans dire qu'il y avait aussi clairement  une dimension spatiale à cette
augmentation considérable de la croissance démographique. Les gens qui
étaient principalement les initiateurs des programmes de construction à
Haïfa étaient Juifs. Ils ont progressivement acheté toute la zone de terrasses
à mi-parcours sur les pentes du Carmel, sur laquelle ils ont construit des
quartiers résidentiels. La majorité de ces quartiers qui s'étendaient du
Technion jusqu'à Wadi Rushmiah,  ont fusionné pour former une seule
municipalité - Hadar sur le Carmel. Hadar  était la Haïfa Juive. Très peu
de membres de la communauté Juive se sont installes la Ville ou dans la
zone commerciale. Au début des années 20, la population Juive a tourné
son attention vers des zones ouvertes plus éloignées, à Neve Sha'anan, Bat
Galim et Ahouza. Ces quartiers sont devenus, pour ainsi dire, des îlots de
quartiers Juifs éloignes de Hadar sur le Carmel.

Dans les années 30, les Krayot – Ha Mifratz (banlieues autour de la région
de la baie) ont été établies et ont entretenu une relation très étroite avec
Haïfa et ses zones industrielles.
La vie quotidienne à l'époque du Mandat Britannique reflétait la réputation
de Haïfa comme ville de populations ethniques et religieuses mixte. Les
Juifs et les Arabes travaillaient ensemble dans les grandes entreprises et
dans zone portuaire. Même dans les zones commerciales, les intérêts
économiques surmontaient les intérêts nationaux ou ethniques. La  
municipalité employait des membres de chaque communauté concevable, et
les maires les plus remarquables de Haïfa, Hasan Bei Shukri dernier maire
Musulman de Haifa (1914 - 1920 et 1927 - 1940) et Shabtai Levy premier
maire Juif (1940 - 1951), ont été élus par tous les habitants de la ville. En
raison de ces facteurs,  Haïfa n'a pas pris part à la lutte entre les Juifs et les
Arabes qui ont eu lieu dans le reste du pays.

Comme nous l'avons vu, Hadar sur le Carmel était en fait une entité
autonome. Un comité de quartier travaillant  main dans la main avec la
municipalité, a pris soin de l'infrastructure physique et de la vie éducative et
communale du quartier. La population Juive de Haïfa a mené la principale
lutte contre les Britanniques dans le cadre de l'aliya et des tentatives
d'immigration clandestine au cours de la seconde guerre mondiale et  
jusqu'en 1948. Afin d'être efficaces dans leur lutte, ils organisaient  des
manifestations de masse, ou  des actions concrètes, telles que la libération
d'immigrants clandestins du camp d'Atlit - les habitants de Haïfa se
mêlaient  à ces immigrants de manière a embrouiller les autorités
Britanniques. Lorsque le système s'est effondré en 1947, ces liens très unis
ont  commencé à se défaire, et les actes d'hostilité des deux côtés sont
devenus une lutte menée dans les la ville -même. Ces discordes ont
également conduit à des luttes contre l'administration des gouverneurs, qui
se jouaient dans les rues et à la croisée des chemins. A la veille de Pessah,
5708 (selon le calendrier Juif), les 21 et 22 avril 1948, les forces de la
Haganah» ont pris contrôle de Haïfa. Cet événement a constitué un
tournant historique dans les annales de la ville. Des dizaines de milliers de
ses habitants Arabes abandonnèrent leur ville, tandis que seulement trois
mille cinq cents personnes, dont la majorité était  Chrétiens, y sont restées.

Voyez au bas de la page  deux points de vue sur les evenements du
printemps 1948 a Haifa
Documents sur Haifa
comte de Volnay
L Janet Jerusalem et la Terre Sainte
Alphonse de Lamartine
Leonie de Bazelaire Chevauchee en Palestine
Tintin a Haifa
Herge
Pythagore
Homo Sapiens Haifa
Haifa dans l'Antiquite  37-640

Dans le Haïfa d'aujourd'hui, on peut trouver plusieurs sites qui remontent à
l'Antiquité, tels que le port et les plages, ainsi que des endroits qui se trouvent
au sommet du Mont Carmel, et sur ses pentes. Ces sites sont tous incrustés
couche après couche d'artefacts historiques de toutes ces époques. Toutefois,
l'endroit même dont il est question, qui contient le nom d  'Haïfa, apparaît
seulement dans les documents qui ont été écrits a partir du 3eme siècle après J.
-C.
Cette absence de sources écrites sur Haïfa conduit naturellement à une
multitude d'opinions différentes sur l'emplacement exact de l'ancienne Haïfa.
Au 19ème siècle il ya eu diverses suggestions quant à l'identification de
Shikmona comme étant l'ancienne Haïfa. D'autre part, la majorité des
chercheurs ont suggéré que Haïfa est une implantation dont les restes sont
dispersés  dans une zone qui s'étend de l'hôpital Rambam au cimetière Juif qui
se trouve dans la rue de Jaffa.

Car c'est un fait qu'en majorité, les illustrations et les cartes du Moyen Age  et
ultérieures, ainsi que les documents écrits par les voyageurs qui sont passés
par cet endroit y placent Haïfa.  Mais de cette Haïfa, la Haïfa de l'antiquité, il
ne  reste aujourd'hui que des grottes funéraires souterraines, qui sont taillées
dans le roc, situées le long de la route qui immortalise leur nom - Al- Atiqa
(rue de l'Antiquité).

Ces pierres ont été utilisées pour construire une muraille autour de la ville et
ses habitants ont été relocalises à environ deux kilomètres à l'Est - dans ce qui
est aujourd'hui la région qui entoure le bâtiment Zim

Il ne reste que très peu de vestiges, encore dans un état identifiable au début de
notre siècle, mais aujourd'hui cachés sous les quais a l'Ouest de la zone
portuaire. L'ancienne Haïfa s'étend le long des plages, à proximité de la crique
qui a été créée à quelques centaines de mètres au Sud de l'hôpital Rambam.

Une agglomération  a grandi  autour de la petite baie qui s'est développée dès
le troisième siècle, Les gens qui y habitaient s'impliquaient dans toutes sortes
d'industries côtières, y compris la pêche et l'agriculture. Ils s'occupaient de la
plaine et ont accueilli parmi eux, sur leurs côtes et dans la région de Haïfa,
des populations différentes qui s'y  sont installées et qui étaient reliées à des
Tanneens  et à des  Amoreens qui y résidaient déjà.

De même que ces anciennes villages, qui comprenaient Shikmona et Tel Abu -
Hawam, le site antique de Haïfa a été détruit à plusieurs reprises dans son
histoire. Cependant, contrairement aux deux premiers sites, son nom a été
incorporé dans la psyché et a été transféré par ses habitants a travers les
générations. Pour cette raison, il est approprié de considérer cet endroit
comme l'ancien Haïfa: en Arabe: Haifa - el - Atika (Haifa l'ancienne).

Jusqu'à l'époque des Perses (6e siècle après J.-C.) la répartition de la
population du village était  minime dans la région de Haïfa, ainsi que dans
l'ensemble du district du Carmel. En comparaison avec le grand nombre de
découvertes archéologiques qui remontent à l'époque préhistorique, et qui sont
dispersées autour de la ville et de la plage du Carmel, nous n'avons jusqu'à
présent découvert que très peu de collectivités remontant aux différentes
périodes Cananéennes, ou aux différentes étapes des autres périodes
d'établissement dans le pays d'Israël. De plus, les conditions physiques
auraient rendu encore  plus difficile l'installation dans cette région ou le
développement d'une agriculture digne de ce nom.

L'apparition du royaume Perse a complètement modifié la carte de la
colonisation de la région. L'émergence des villes portuaires d'Acco (Acre), Dor
et Jaffa a contribue au développement des petites villes côtières, dont certaines
ont été utilisées comme relais commerciaux et ou comme ports intermédiaires.
Il existait quatre villages dans le petit domaine entre Bat Galim et Shikmona
en plus du très petit port à l'est de la baie - au Nord - Ouest du pont Paz, Tel
Abu - Hawam a 900mètres, qui, dans le passé, a été identifié comme étant le
Zilmona biblique.  Cependant, cette identification n'a pas été confirmée par les
fouilles archéologiques qui ont été menées dans le Tel, des années 1920
jusqu'à aujourd'hui. Ces fouilles récentes ont cependant confirmé la date
exacte des couches complexes de travaux de construction, ce qui démontre que
le site a été établi dans la deuxième période de bronze, et, en outre, depuis
cette époque.  Une ligne continue de colonisation qui s'étend  sur plusieurs
centaines d'années a été également conservée.

Dans l'Antiquité, les colons ont pénétré jusqu'au milieu de la zone
montagneuse. Différents sites ont été identifiés dans les régions avoisinantes la
Romema d'aujourd'hui (par exemple, Hurbat Atisai, ou les ruines Atisai;
Rosh Mayah), ou Ramot Remez (Arak I - Ziayan) ou Tirat-Carmel (Hurbat
Kenisa; Hurbat Galim, -appelées les  ruines de l'entrée ou  les ruines des
vagues). Dans l'ensemble du Hof - Carmel, s'étend tout un réseau composé de
dizaines de villages. Elles témoignent du développement de la région  à cause
des intérêts économiques des Phéniciens et des Perses et de l'augmentation de
son importance.

Cette répartition de l'habitat a également été conservée au temps des Grecs
(période hellénistique, au 4e siècle avant notre ère), alors que la région de
Haïfa vivait sous les lois du royaume des Hashmonaim (au temps d'Alexandre
Yanaï). La zone de Haïfa a continue d'être utilisée comme zone tampon entre
ce royaume et le district d'Acco (Acre). Il reste de nombreux vestiges de ces
périodes, par exemple à Tel Abu - Hawam et à Rosh Mayah. Mais c'est la ville
de Shikmona qui se démarque comme le plus brillant exemple et peut être
considérée comme ayant été la principale ville de l'époque dans les districts de
Haïfa et du Carmel.  Shikmona a conservé ce statut prédominant au moins
jusqu'à la conquête Arabe de la CE du 7ème siècle.

Les fouilles qui ont été effectuées à Shikmona ont mis au jour un très grand
nombre de découvertes archéologiques, datant toutes d'une grande variété de
différentes périodes historiques. Ces découvertes ont contribué à nous fournir
des preuves de l'histoire et du passé glorieux de cette ville côtière. Les
recherches se concentrent sur le site du Tel élevé qui domine la côte (le Tel - I
- Samech). Ce Tel est situé à côté de l'Institut National d'Océanographie et de
Limnologie.

Ce Tel est une colline qui a été formée de plusieurs strates, résidus de
plusieurs périodes de travaux de construction qui avait déjà commencé au 16
émet siècle avant notre ère. Pendant la période Perse, le Tel est devenu un lieu
qui servait de place-forte. Dès cette époque il a commencé à s'étendre dans la
plaine qui l'entourait. A partir du 1er siècle avant J.-C, il est apparu dans les
sources sous le nom Shikmona. Et depuis ce temps, il a été reconnu comme
une petite bourgade Juive, qui a été épargnée par les influences d'hellénisation
et par celles les voyageurs.

L'importance de Shikmona vient de son rôle de port tranquille et confortable,
surtout à cause de sa situation géographique.  Sa situation à l'entrée Ouest
étroite, qui se niche au pied du Carmel, lui permet ainsi de garder un œil
vigilant, ainsi que de le protéger. Parmi les très nombreuses découvertes
archéologiques de Shikmona - un certain nombre sont à l'affiche du Musée
d'Israël et dans les différents musées de Haïfa elle-même – non seulement des
bateaux et des objets de culte soigneusement finis, mais également des presses
à huile, un bâtiment qui a servi d'usine, et plusieurs dizaines de sols en
mosaïque colorée. Tous ces objets témoignent du haut statut économique de la
ville.

Deux petits villages ont apparu à côté de Shikmona: le Haïfa Juif et Castra (le
Katstra Samaria). Ces deux bourgades étaient ennemies en raison de leurs
différentes caractéristiques religieuses et sociales. Aujourd'hui, les chercheurs
ont identifié Castra comme étant situé à l'emplacement actuel de Nahal Esov
(Hysope Wadi), qui est adjacent à l'auberge de jeunesse située à l'entrée sud de
la ville.

La petite bourgade de Haïfa était connue alors  par diverses références dans la
littérature de la Mishna et du Talmud, et par les liens qu'elle  entretenait avec
les sages et les savants qui y ont vécu. La personne la plus connue mentionnée
dans cette littérature est Avdaimi Daman de Haïfa, qui est aussi mentionné
dans la littérature sous les noms Avdaima et Avodma. C'est lui qui a
commenté ce verset du Psaume 68:18: Le char de Dieu sont vingt mille  avec
la déclaration suivante, consignée dans le Midrash  des Psaumes: «Parce que  
le Saint, béni soit-Il, descend sur le Mont Sinaï et avec lui sont vingt-deux
mille chars de son ministère des anges officiant. Le dicton: «Depuis le jour
même où le Temple a été détruit, la prophétie a été enlevé aux Prophètes et
remise aux  Sages» est également attribué à Avdaimi. A sa mort, les noms
d'Aba Daman Haifa (Talmud, Shabbat, 45: 2) et de Halafta Daman Haïfa
sont mentionnés. Quoi qu'il en mai, en ces jours les Juifs de Haïfa n'avaient
pas le droit de se présenter devant l'arche  de prière:

«Gardez à l'esprit que personne de Haïfa [aucun résident de Haïfa] n'est
autorisé à venir devant l'Arche Sainte C'est également le cas pour les Bet
Sheannites (les habitants de Bet Shean), ainsi que pour les Tivonnites
(résidents de Tivon), car ils font tous un travail inapproprié » (Talmud:
Berachot: 10: 82 et 4, 74). La raison de cette interdiction, donnée en Araméen,
est que les habitants de Haïfa étaient considérés comme trop imparfaits pour
la prière ...
L'importance de cette petite bourgade était également due à sa proximité avec
les lieux de culte sectaire au sommet du Mont-Carmel et dans la grotte d'Élie.
En outre, les habitants de Haïfa gagné leurs moyens de subsistance d'une
variété de professions. Cette ère a pris fin au 7ème siècle après J-C, au
moment de l'invasion Arabe et de la conquête.
Haifa au Moyen Age  640-1291

Finalement, Haïfa a pris la place de Shikmona comme ville la plus
importante de la région. A cette époque, elle est devenue une importante
base navale. A partir du 9ème siècle on fait référence à Haifa dans les
sources écrites comme ayant des liens commerciaux importants avec
l'Egypte. En outre, Haifa  était aussi bien connue grâce à ses chantiers
navals qui se spécialisaient dans la construction de navires de type
«Jodi». Ces navires étaient plats, ce qui leur permettait de naviguer dans
et hors des plages peu profondes de Haïfa.

Les métiers des habitants de la ville étaient lies a la navigation, au
commerce, a la production de teintures surtout la pourpre produites à
partir coquillages originaires  du rivage près de Haïfa, et aux industries
du verre. Les relations commerciales et maritimes de Haïfa ont permis à
plusieurs membres de la communauté Juive de Haifa de s'établir en
Égypte et même d'aider sa communauté Juive.

Au printemps 1099,  les Croisés arrivaient en Eretz Sainte. Après avoir
conquis Jérusalem, ils revinrent à la plaine côtière, et s'attachèrent à
maintenir  leur domination sur cette région, afin de maintenir ouvert ce
passage essentiel vers l'Europe. Pendant l'été 1100, ils commencèrent à
se concentrer sur la conquête de Haïfa, et l'assiégèrent de mer et de
terre. Toutefois, à leur grand étonnement, les croisés se sont heurtés à
une opposition très forte et continue des habitants de Haïfa. Les
habitants Juifs de la ville se battaient pour leur vie même, et allèrent  
jusqu'à affronter les forces adversaires et a  lancer une attaque sur les
tours de la forteresse ennemie.

La grande colère des croisés, ainsi que leur crainte de perdre la face
devant un ennemi beaucoup plus faible, les a conduit envoyer des
renforts places sous la direction de Tancrède,  gouverneur de Galilée.
Après un mois de combats dans des conditions de siège, Haïfa a fini par
tomber entre les mains des croisés. Inutile de dire que ces derniers ont
manifesté leur colère sur la ville conquise, en massacrant sans pitié ses
habitants, en assiégeant  leurs forteresses et  en détruisant tous leurs
chantiers navals. En outre, les vainqueurs tentèrent de faire de mourir
de faim tous les habitants de Haïfa.

Le très petit nombre de Juifs qui survécurent ce carnage ont été
contraints de se refugier et de fuir. Alors que certains partirent en
Egypte, d'autres se sont cachés sur le Carmel. Les anciens habitants de
Haïfa revirent peu à peu à la ville. Toutefois, ils n'ont jamais recouvre
leur ancien statut élevé au sein de Haïfa.

La ville de Haïfa est ensuite devenue la capitale d'une zone
auto-administrée connue sous le nom de Siniora. Cette région qui
comprenait  le Carmel, la plaine côtière et l'Emek (vallée) de Zabulon,
était gouvernée de manière indépendante à partir des principautés de la
Galilée. Les croisés nommèrent  trois membres de la noblesse  pour
l'administration générale de la région. C'est  ce triumvirat qui a établi le
port, construit la forteresse appelée Castellum Cayphae et a permis aux
habitants de la région de Haïfa  de retourner à la ville et de la
développer à nouveau comme un second port d'Acco,  l'Acre de l'époque
des croisés. A partir de ce moment, les populations Chrétiennes et
Musulmanes constituaient la majorité des habitants de Haïfa, tandis que
sa minorité Juive  se trouvait  vers la grotte du prophète Elie et le
cimetière de la ville, car ces deux sites servaient de lieux de culte et de
pèlerinage.

Dans le Nahal Siach (Wadi Siach) s'est progressivement mis en place un
centre d'ermites et de reclus, le noyau de l'Ordre des Carmes, qui allait
exercer, dans les années à venir, une grande influence sur la ville de
Haïfa. Au 13ème siècle, l'importance commerciale et le statut du port
d'Haïfa avait quelque peu grandi.  C'est alors que le roi de France St
Louis a reconstruit ses fortifications. Cependant les fortifications
reconstruites n'ont  pas duré longtemps, car, en 1265, l'armée de
Baybars (ou Baybars) le Mamelouk a conquis Haïfa et détruit ses
fortifications, ainsi que la vaste majorité de ses maisons.
L'ère des Mamelouks et des Ottomans   1761  
- 1918

La destruction systématique des villes côtières - dont le but était d'empêcher
la possibilité de tout retour des envahisseurs Chrétiens d'Europe par la mer –
a laisse Haïfa (entre autres) dans un état de désolation totale  pendant
presque toute la période ou les Mamelouks ont domine la Eretz Sainte, c'est-à-
dire du 13e jusqu'au 16e siècle. Nous avons très peu d'informations sur cette
période.

Par exemple, un pèlerin qui a traversé la région en 1350 décrit l'endroit
comme souffrant de sécheresse et complètement désert. La plupart des
témoins oculaires ont continue dans cette veine jusqu'à la conquête ottomane
qui a eu lieu à la fin de 1516. En d'autres termes, la conquête ottomane a
considérablement modifié la situation de Haïfa.

La période ottomane a duré longtemps à Haifa, et elle peut être divisée en
deux périodes clairement délimitées. La première période, pendant  laquelle
Haïfa était située dans son ancienne location, s'étend de la conquête
ottomane jusqu'à l'époque de Daher El - Omar, plus précisément jusqu'à
1761. A partir de 1761, année où une nouvelle localité a été fondée, nous
voyons la deuxième période de domination ottomane a Haïfa, qui a duré
jusqu'en Septembre 1918.

Au cours de la première période, la ville ne se développe que très lentement,
et exclusivement dans les zones du port et de l'ancienne forteresse. Par
exemple, jusqu'en 1575, il n'y a absolument aucune mention du nom de la
ville dans la littérature ou les écrits connus  de  voyageur ou de  pèlerin dans
la région. En raison de cette lacune, la plupart des experts estiment que la
région n'était pas habitée  de façon permanente au début de la domination
des Ottomans. Ces experts concluent que la restauration progressive  et les
travaux de reconstruction ont commencé dans la ville seulement pendant la
génération qui a suivi le début de la domination ottomane. Les rapports de
témoins datant du 16ème siècle et ultérieurs décrivent une petite bourgade
construite au milieu des ruines, des maisons vétustes et délabrées, avec des
restes de fortifications, ou - au contraire - une grande église qui domine
l'ensemble.

Une image de  De - Bruit de 1682 reflète fidèlement l'état d'abjection dans
lequel Haïfa se trouvait à cette époque. Même le monastère de Stella Maris,
qui est dépeint dans le même tableau, semble avoir été négligée et laissée à
l'abandon à cette époque.

L'édifice le plus important de Haïfa à cette époque était la «citadelle» ou
«fortification». Il s'agissait d'un bâtiment important très ancien, qui a été
partiellement détruit, et qui était situé au bord de la mer, prés de l'actuel
hôpital Rambam.

Il semble que ce bâtiment avait été utilisé comme église par les Croisés, mais
par la suite il a été tour à tour reconstruit et détruit. Selon la description d'un
voyageur et émissaire Français, qui date du milieu du 17ème siècle, les restes
de la citadelle  ainsi que d'églises étaient alors visibles à Haïfa telle l'Eglise
des moines Nazaréen Carmélites. Cet ensemble était connu comme
«citadelle» de Haïfa. Un voyageur qui a visité Haïfa, au début du 18ème
siècle témoigne du fait que Haïfa était construite pêle-mêle, et s'étalait
«partout». Il a ajouté que si la citadelle n'avait pas été construite dans ses
limites, la ville n'aurait pas été en mesure de faire face aux brigands et  aux  
pirates qui naviguaient le long de la zone côtière. L'ancien port avait
également cessé de fonctionner parce que le principal port d'Acco (à son
nord) répondait a toutes les exigences commerciales du Nord d'Israël.  
Malgré cela, au début du 17ème siècle, un plus grand nombre de navires
commencèrent à naviguer dans le port de Haïfa, qui servait d'alternative à
Acco chaque fois qu'un orage se préparait, ou que des pirates ou des brigands
menaçaient leur commerce! De leur côté, ceux-ci tiraient  partie du port de
Haïfa comme point de départ de leurs attaques sur les navires et les bateaux
qui se dirigeaient le long de la cote vers Acco.

Pendant toute cette période, Haïfa a bénéficié du gouvernement serein et
tolérant  de la  famille bédouine Tourbai  a qui l'on avait confie tout le
Carmel. Ils se passaient leur pouvoirs d'une génération à l'autre, et
démontraient  une fidélité et  une obéissance absolues aux dirigeants de
Damas, qui avaient toute responsabilité sur Haïfa et ses environs, et faisaient
preuve de tolérance envers leurs sujets non Musulmans. A cette époque, un
seigneur  représentant l'Emir qui appartenait à la famille Tourbai  résidait à
Haïfa, et favorisait  le peuplement  progressif de la ville par des
communautés Chrétiennes. En outre, l'Ordre des Carmes, qui avait été fondé
à Haïfa à l'époque de la conquête des Croisés, et qui avait été transféré en
Europe quand les croisés étaient partis, a jugé le moment opportun pour
revenir en Eretz Sainte,  alors que le Carmel et Haïfa étaient sous la
domination des Tourbai.

C'est ainsi qu'en 1631, un représentant de l'abbé Prosper est arrivé dans la
ville de Haïfa et qu'il a fondé le monastère des Carmélites. En outre, il
demanda la permission de demeurer dans la grotte d'Élie. Il en a toutefois
finalement été chasse par des Musulmans Druzes et il s'est installe au
sommet du mont Carmel.

Il y a trouvé une forte opposition parmi les moines Grecs qui avaient été en
charge du haut du Mont Carmel depuis de tres longues années. Pour cette
raison, il s'installa dans les grottes qui se trouvent sur la pente raide entre le
sommet de la montagne et la grotte du prophète Elie. Ces cavernes sont
connues depuis comme les grottes de Prosper.

Alors que l'administration Turque prenait la peine de réparer et d'améliorer
les installations de mouillage pour les bateaux entrant dans la jetée et le
quartier portuaire de Haïfa,  et de rendre les conditions d'ancrage de ces
bateaux beaucoup plus sûres, un autre Bédouin apparaissait à l'horizon, qui
serait destiné à de grandes choses. Ce grand homme venait de la famille
Zidan et son nom était Daher El - Omar. Au cours de quarante ans (de 1710
à 1750), El Daher - Omar réussit à devenir l'administrateur de tout le Nord
d'Israël. Il a commencé comme percepteur d'impôts et plus tard devint le
dirigeant de Tibériade. Cependant, son dernier rôle fut aussi celui de
gouverneur de la province septentrionale d'Eretz Israël - à partir de Shomron
(Samarie) et de la plaine côtière du Carmel jusqu'à la partie Sud du Liban et
de la rivière du Jourdain à l'Est. En 1750, Daher El - Omar a été reconnu
comme le seigneur d'Acco. Et c'est dans cette ville qu'il a investi sa fortune
en construisant des murailles  et en développant la vie commerciale de la
ville, ainsi que la zone portuaire. Le grand intérêt de Daher El – Omar pour
Haïfa a été influencé par le fait qu'il la voyait comme ligne de défense contre
toute attaque  faite à Acco a partir du Sud. De 1751 à 1752, il a annexe Haïfa
en tant que district sous sa juridiction ; il a fait réparer et reconstruire la
citadelle située sur la plage, et mis un terme aux activités destructrices des
pirates et des brigands mer.
Haifa apres la creation de
l'Etat d'Israel


Haifa a  récupéré assez rapidement après la guerre d'Indépendance. Cela
était principalement dû à son rôle de porte d'entrée pour l'aliya (émigration
vers Israël) en raison de son port. Des milliers d'olim (immigrants) ont été
absorbés dans les quartiers qui avaient appartenu à des Arabes, mais que ces
derniers avaient abandonnés. Et lorsque ces quartiers étaient pleins, on
construisait encore de nouveaux projets de logements, des blocs
d'appartements. L'étendue de la ville a ainsi augmenté jusqu'à atteindre
environ quarante sept mille dunam. L'étendue de sa juridiction  a été
agrandie, de sorte qu'en 1992, elle couvrait  environ cinquante trois mille
dunam, dont environ 30% sur le Carmel, et 27% dans le Mifratz, la région
de la baie. Cette augmentation de la taille de la zone de juridiction a permis
à la municipalité la planification d'estimations mensuelles. En 1953, la
municipalité à lance un plan directeur qui a jeté les fondements d'un f plan
d'action, ainsi que d'un programme de transport et d'aménagement
architectural avenir pour le futur.

D'autres quartiers ont été construits à un rythme très rapide dans la zone
couverte par la municipalité: Kyriat Hayim (en 1949),  Kyriat Hayim Ouest
et Ramot Remez (en 1951); Ramat Shaul et Kiryat Sprintzak (de 1951 à
1953), et Kiryat Eliezer (en 1954). La municipalité a aussi commencé à
construire des institutions éducatives et publiques. On  a agrandi l'Hôtel de
Ville et construit  l'hôpital Bnei Zion, également connu sous le nom de
l'Hôpital Rothschild, ainsi que la Grande Synagogue, la Fondation  
Biologique au Parc  Gan HaEm, des grands parcs publics, tels que le Gan
HaEm en 1951 et le  Jardin  du Souvenir, Gan HaZikaron en 1953.

En 1951, Aba Hushi a été élu maire de Haïfa, pour remplacer Shabtai Levi.
Aba Hushi a servi dans cette fonction jusqu'en 1969. Et c'est pendant cette
période que Haïfa a connu une nouvelle vague de développement dans les
domaines de la construction et de l'industrialisation. Tout au long de ces
années, des établissements publics ont été créés et la ville elle-même a été
cultivée et bien entretenue. C'est durant les années de service d'Aba Hushi
que la majorité des programmes de Haïfa ont été conçus, que des
institutions et des projets ont été établis qui exercent encore une grande
influence sur son  tissu urbain. Parmi ces programmes, projets et
institutions: le métro Carmelit, le théâtre municipal, l'Université de Haïfa,
Kiryat ha-Technion, le centre industriel, les sites de science, et la station
centrale de bus Egged
A côté de ces projets, Aba Hushi a mis en place un réseau d'établissements
d'enseignement, créé des centres culturels et communautaires, et construit
plusieurs musées. En parallèle, il a également inauguré certaines occasions
commémoratives très spéciales, telles que la Fête des mères et Honorez les
Aines,  ainsi que dans le verset biblique du Lévitique: 19, 32. Il y avait
également des floralies, qui ont servi de source d'inspiration pour tout Israël.

En 1959, Haïfa a été témoin de l'éruption d'un grand malaise social et
communautaire. C'était  une époque de détresse et de privations dans les
quartiers pauvres d'Israël. Les émeutes de Wadi Salib  ont profondement
choqué l'État d'Israël, et ont conduit la municipalité de Haïfa à transférer
des personnes vivant dans les quartiers qui avaient été autrefois habitées par
les populations Arabes vers de nouvelles parties de la ville, tels que Neve
Sha'anan, Ramot Remez, Aïn Hayam et Kiryat Sprintzak. La vieille ville et
Wadi Salib ont été progressivement démolis et remplacés par des quartiers
modernes fonctionnels. Seuls quelques grands bâtiments ont survécu jusqu'à
nos jours, l'Agence Juive,  Zim, la Poste, la Banque d'Israël et la Tour
PalYam.

Au début des années 1970, la population de Haïfa  franchit la barre des
deux cent mille. De ce fait, de nouvelles consultations ont eu lieu sur
l'élargissement de l'espace des zones bâties et la construction de nouvelles
rues au-delà des limites qui existaient déjà. Ces travaux de construction
supplémentaires ont eu lieu principalement dans les années 80 et au début
des années 90.  De nouveaux quartiers surgirent aussi au Nord de la ville  
Carmelia, Ramat Hadar, Shaar  HaAlya, Ramat Eshkol, Ramat Golda,
Ramat Alon et Vardiya. A partir de 1990, le réseau routier déjà existant
dans et autour de Haïfa a été élargi, et de nouvelles routes ajoutées. Il s'agit
notamment des rues  Freud, Rosh Maya et de  l'échangeur Ruppin.

Un très grand nombre d'immigrants sont arrivés en Israël depuis 1989.
D'après une   estimation faite en 1994, cet afflux a permis à  la population
de Haïfa d'atteindre un quart de million d'habitants. Cette augmentation  de
population s'est traduite dans le nombre de bâtiments construits au cours de
cette période, comme dans l'expansion des entreprises commerciales et
industrielles et des projets qui ont suivi, dans le réseau des établissements
d'enseignement et des activités de loisirs. Nous pouvons conclure en disant
que, depuis la création de l'État d'Israël en 1948, Haifa s'est développée
rapidement dans tous les domaines imaginables.  Haïfa ne fonctionne pas
comme une ville en soi, mais comme la métropole du district qui s'étend
d'Atlit à Acco vers la Galilée et ses nouvelles agglomérations.
Histoire du port de Haïfa

Nous pouvons facilement deviner que, même au temps jadis, les marins
étaient  frappés par la crainte des terribles tempêtes qui ferait rage dans la
baie de Haïfa nichée au pied du mont Carmel.

Le port de Haïfa est mentionné pour la première fois  en 104 BCE quand
Talmi Laetirus, de Chypre, en charge d'une forte armée est arrivée dans le
port de Shikmona, afin de lutter contre le roi Juif Alexandre Yanaï.

Apres la conquête de Haïfa par les Croisés, en  1100, s'est Haïfa
transformée en une ville florissante et très importante, qui a même été
utilisée comme le principal port de Tibériade, la capitale de la région de
Galilée.

À l'époque des Mamelouks, la ville de Haïfa a décline et a atteint le statut
modeste d'un petit village néglige, bien que le commerce maritime et les
affaires n'aient  jamais cessé leurs activités dans la région. Au 18ème
siècle, Haïfa avait la réputation d'être un paradis pour les pirates et les
brigands.

Le Haifa moderne doit ses débuts au caprice de Daher El-Omer, le grand
souverain de Galilée, qui a détruit le village à la suite d'un différend qu'il
avait avec les gens qui y vivaient à l'époque. En 1758, Daher El Omer a
décidé de reconstruire la ville à partir de zéro, dans une zone un peu à l'est
de Haïfa, où avait elle avait été autrefois située. Il semble que sa décision
ait été influencée par des exigences de commerce et de navigation. Depuis
deux mille ans, jusqu'à ce moment-là, Acco avait été utilisée comme le port
principal de toute la région. Mais aux cours des générations, ce port avait  
décline. Dans le même temps, la navigation s'est considérablement
développée au cours des siècles et les dimensions des bateaux étaient
désormais telles qu'ils ne pouvaient jeter l'ancre que dans les eaux
profondes.

La baie adjacente à Haïfa était assez profonde pour ces navires de grande
taille, alors que le Carmel protégeait des très fortes tempêtes du Sud Ouest.
Des navires de plus en plus nombreux ancraient dans les quais sûrs et
fiables de Haïfa et non d'Acco. A Haifa les bateaux se voyaient offrir des
services et une assistance spéciale qui  attiraient encore plus de navires vers
le port de Haïfa. Par exemple, il y avait une zone de très courte jetée ainsi
qu'un nouveau bâtiment  des douanes et des services fiscaux à leur
disposition. Et ce n'est pas par hasard que ces installations venaient d'être
construites dans la petite ville moderne de Haïfa.

La première personne à avoir vraiment compris les nombreuses et
splendides possibilités de la ville était Benjamin Zeev Herzl, celui qui nous a
donné l'idée du sionisme politique. Il a visité Eretz Israël en 1898 et nous a
laissé une description prophétique de l'avenir de Haïfa, dans son livre
célèbre Altneuland qu'il considère comme la ville portuaire importante
qu'elle l'était. La croissance rapide de la population de la ville, de l'ordre de
cent mille habitants en 1936, est définitivement liée à la manière
harmonieuse et efficace dont le port de Haïfa a été construit.

En 1920, de grands espoirs ont été soulevés pour des expériences de forage.
Deux ans après, l'ingénieur, Sir Frederick Palmer est arrivé en Israël, à
l'invitation expresse de l'administration du Mandat britannique, afin
d'explorer toutes les plages d'Eretz d'Israël. Fulmer a confirmé que Haïfa
était le site le plus approprié pour l'emplacement d'un port en eau profonde.
Le 31 Octobre 1933, le port a été déclaré officiellement ouvert.

Le port de Haïfa a laissé une grande impression et fait l'objet de chapitres
merveilleux dans l'histoire du peuple d'Israël. Ce fut le cas à l'époque où
Haïfa servait d'entrée aux centaines de milliers d'immigrés clandestins,
ainsi que pour les immigrés réguliers, qui sont venus vivre en Israël et y
arrivaient par la mer avant que la création de l'Etat d'Israël, ainsi qu'après
cette date.

La Seconde Guerre mondiale a ralenti le rythme de développement du port,
mais à la fin de la période du Mandat, en 1948, et avec la création de l'État
d'Israël, une fois de plus un nouvel effort a été fait pour poursuivre le
développement et la croissance de ce port.

La guerre de Libération et la fermeture des frontières terrestres vers les
pays  Arabes, a rendu Haifa indispensable dans son rôle de porte d'entrée
d'Israël au monde extérieur. Le développement économique dynamique du
jeune  l'État ont fait du développement rapide du port une question
d'urgence.
Theodore Herzl
Palmer, plan de deveolppement du port de  Haifa
Cartes: Bibliotheque Nationale de Jerusalem et Universite Hebraique  
Histoire de Haifa: Traduction libre du site de l'office de Tourisme de Haifa
Shikmona: Traduction du catalogue de l'exposition Les tresors de Shukmona
Textes anciens  et gravures: de Gallica, site de la Bibliotheque Nationale de France
Acco St Jean d'Acre, le port et les murailles  vers 1500
La baie, Acco et Haifa 1760
Shikmona et ses trésors
exposition au Musee Maritime National  (2008)
curateur : Avshalom Zemer

Tél Shikmona, s'étendant sur huit dunams, a révélé quelques trouvailles
archéologiques très riches, jetant la lumière sur l'existence continue de cette
colonie de l'époque cananéenne tardive  (15ème siècle avant notre ère) jusqu'à
l'époque musulmane précoce (7e siècle après J.-C.). Quelque 2100 ans d'histoire
trouvent ainsi l'expression de la richesse de decouvertes materielles, preuves de
liens commerciaux avec les terres méditerranéennes.

Tél Shikmona (en arabe: Tel a-Samakh, «Colline des Poissons") est située sur
la côte, à environ 1,3 kilomètres au sud-ouest du Carmel. Elle a été construite
sur une couche peu profonde et  sèche de gravier. Géographiquement, il se situe
sur un tronçon de côte rocheuse qui ne permettait pas la construction d'un port
proche. Le point  d'ancrage le plus proche semble avoir été au Sud, près de Kfar
Samir. La zone autour du Tel était utilisé comme partie agricole de la ville. Les
cours d'eau qui s'écoulent du Carmel ont fourni la plupart de l'eau douce pour
la ville, et des vergers ont été également plantés sur les pentes. L'Est du Tel, sur
le flanc de la montagne, est le lieu de sépulture, ou l'on a decouvert 22
installations d'enterrement  la plupart d'entre elles rapprochées. A l'exception
d'une tombe qui date d'avant les autres, toutes sont de l'époque
romano-byzantine (3eme au  6eme siècles de notre ère). Le site d'enterrement
antérieur est daté de l'époque du Moyen-cananéen IIB (1750-1550 BCE). Sur la
périphérie de la Tel, les vestiges d'une cité byzantine ont également été trouvées.

Certaines fouilles superficielles dirigées par le Dr Josef Elgavish ont été
entreprises en 1963-1969 sous les auspices du Musée municipal de Haïfa d'Art
ancien,.

La plus ancienne colonie de peuplement à Shikmona date de l'époque
cananéenne tardive (15ème siècle avant notre ère), et fut probablement créée par
les Egyptiens, a l'origine comme arrière-garde de leur base militaire de Beth
Shean. Au fil du temps, la base a été transformée en une colonie civile. On a
mis a jour des logements et des bâtiments publics contenant des denrées locales
ainsi qu'importees en provenance de Chypre et de Grèce, de l'ivoire et des objets
en faïence, et des sceaux. Les découvertes archéologiques de cette période
temoignent d'un commerce  animé avec la Grèce et Chypre, et de l'influence de
la culture égyptienne.

Huit couches de la colonie  ont été fouillées, de diverses périodes Israelites
(12eme au  6eme siècles avant notre ère). De l'époque du Royaume, des restes de
la muraille de la ville, des parties de presses à huile, des salles de stockage et les
logements, des fabriques locales de  poterie, des marchandises importées et les
figurines ont été découvertes.

À l'époque Perse (6eme - 4eme siècles avant notre ère), Shikmona était
administrée par la ville phénicienne de Tyr, et s'est étendu d'un petit village à
une grande ville bien planifiée. Un quartier résidentiel a été découvert, dans
lequel ont été trouvés poteries, vases de pierre, armes, bijoux et autres articles. A
la fin de cette ère, la ville fut fortifiée et les logements ont apparemment été
relocalisés autour de la base du Tel

À l'époque hellénistique (4ème au 1er siècle avant notre ère) une autre
fortification a été construite sur cet emplacement, dans lequel les principales
trouvailles ont été des aires de stockage de grande capacité contenant des
amphores grecques scellees et d'autresobjets . Au cours de la période romaine
(1er siècle avant notre ère - 4eme  siècle) une forteresse a été construite sur le
site, qui a été utilisée au cours de la révolte Juive, et dont quelques vestiges sont
encore apparents.

À l'ère byzantine (4eme au 7eme siècle après J.-C.) la ville, s'etendait
principalement sur la zoneentourant le tel. C'est là que les quartiers résidentiels
et industriels, bâtiments publics et une installation industrielle ont été trouvés.
Beaucoup de bâtiments possedaient un sol en mosaïque, et on y a trouve des
recipients de poterie, de bronze, et d'ivoire. Les traces d'un incendie sont
également évidents, témoins de la destruction soudaine du site. Au sommet du
Tel, on a trouve les restes d'une villa byzantine détruites pendant la conquête
arabe en 638 et au dessus les fondations d'un bâtiment de l'ère musulmane
précoce.

L'origine du nom "Shikmona" n'est pas connue, mais peut venir de l'arbre de
sycomore. Le sens du grec «sycamina» est «le fruit du mûrier" et peut  être relie
avec le mûrier noir persan qui a été importé beaucoup plus tôt que le mûrier
chinois. La première référence à Shikmona date de 37-100 de  Flavius Josèphe  
"Histoire des Juifs» (13: 332), qui décrit comment les forces de Ptolémée IX
Lathyrus, roi d'Egypte sont arrivees à Shikmona pour prendre part à la bataille
pour Acre contre Alexandre Yanaï en 103 avant notre ère. Shikmona est
également mentionnée dans le Talmud Babylonien et par les voyageurs
Chrétiens de l'époque. A partir de ces sources nous avons des informations sur
la population Juive de la ville, tandis que le lieu de sépulture témoigne
également de la population païenne et Chrétienne.
Shikmona Femme jouant du tambourin
.
.
Shikmona mosaiques
Shikmona, ane  et porc-epic
Doubdan St Jean d'Acre, le Naaman, le Kishon, le Carmel et Haifa
A ne pas rater Au Service de Sa Majeste Musee de la Ville de Haifa !
Prise de Haifa par Tancrede

M. Michaud, Correspondance d'Orient

Un peu plus loin, vers la mer, nous avons, vu les débris de
l'ancienne Caïpha. Je n'ai rien à vous dire de cette ville, si ce
n'est qu'au temps de la première croisade, elle était habitée
par des juifs, et (qu'après la conquête de tférusalem elle fut
prise par les croisés il s'éleva de grandes discordes pendant le
siège, car Tancrède comptait garder la ville pour lui  et
Godefroi l'avait donnée d'avance à Guillaume Charpentier,
vicomte de Melun. Le légat du pape fut obligé d'intervenir, et
parvint à rétablir la concorde alors on recommença les assauts
le siège dura plusieurs jours et les combats furent sanglans; à
la fin, on s'empara de la ville, et parmi les dépouilles des
vaincus, on trouva d'immenses trésors, ce qui suffirait pour
expliquer la valeur opiniâtre que les juifs avaient misé à
défendre la place.
(bien evidemment!!!!) La possession de
Caïpha resta à Tancrède, qui en chassa Guillaume de Melun;
cette ville ouvrit ensuite ses portes à Saladin, puis les
chrétiens la reprirent. Louis IX répara ses fortifications.
Depuis qu'elle est retombée au pouvoir des musulmans,
l'histoire n'en parle presque plus; elle a cependant continué
d'exister jusque vers le  milieud u siècle dernier époque où fut
bâtie la nouvelle Caïpha.
Nazareth et Tiberiade
Partie de Correspondance d'Orient  de Michaud concernat Haifa.
Il decrit bien sur aussi St Jean d'Acre (Ptolemais), Atlit (Chateau Pelerin),  les
rivieres Cison (Kishon) et le Belus (Naaman)

Les derniers jours que nous avons passés à Larnaca  ont été employés à savoir
dans quel port la Truite devait aborder en Syrie; tous les  documensqui nous ont
été donnés la-dessus par les marins les plus expérimentés, nous ont appris que la
Syrie et la Palestine n'ont pas un seul port qui soit commode et sûr. On s'étonne
que les lieux qui ont été le berceau de la navigation neprésentent plus maintenant
qu'un accès difficile  et dangereux. Les poètes seuls parlent encore des ports de Tyr
et de Sidon; celui de Plolémaïs ou de Saint-Jean-d'Acre ne reçoit que de petites
barques; celui de Jaffa, le plus voisin de Jérusalem, est environné d'écueils; les
plus vieux pilotes de l'île de Chypre ne connaissent sur les côtes de Palestine
d'autre asile pour les batiments de guerre que la rade  d'Acre ou de  Caïffa et c'est
là que nous avons résolu d'établir notre station.

Nous sommes a plus de deux lieues de Saint-Jean d'Acre; Nous avons près de
nous, au sud-ouest, le promontoire où s'élevait l'ancienne Caïphà au fond de la
rade, au nord, nous voyons les embouchures du fleuve Bélus  et du torrent de
Cison, le Bélus si souvent cité par nos historiens des croisades. le Çison, où
périrent les prophètes de Baal, confondus par les miracles d'Élie. Le commandant
de la Truite, après avoir jeté l'ancre, envoyé deux de ses officiers à Saint Jean-d'
Acre pour régler les salutations d'usage avec le pacha; M. Poujôulat s'est joint aux
officiers, afin de voir l'agent consulaire de France, et de faire remettre au pacha
d'Acre nos lettres de recommandation. Pour moi j'étais très impatient de mettre le
pied sur là  terre de Syrie, et je me suis fait descendre à Caïpha.
Les montagnes, le ciel,  la mer, comme je vous l'ai dit, sont bien encore ici tels que
nous lesreprésente la poésie des anciens âges mais pour rester dans toutes ses
illusions, sur ce pays, il ne faudrait pas entrer dans les villes et les lieux habités. II
n'y a rien au monde de plus triste, de plus misérable de plus dégoûtant, que la
petite bourgade de Caïpha qu'on appelle Caïpha la neuve. Quand, on a vu un
amas informe de cabanes de pierres une population couverte de lambeaux, et
qu'on aperçoit ensuite les fortifications de la ville, on se demande à quoi elles  
peuvent servir, ce que ce pauvre pays peut avoir à défendre, ce que des ennemis,
viendraient y chercher: J'ai été conduit dans la maison la plus apparente; on m'a
fait  entrer dans une grande salle au  dôme élevé, sans nattes, sans tapis, sans
aucun meuble; je n'y ai trouvé que quelques provisions de grains et du bois ce qui
donnait à cette salle l'air d'un grenier.
Comme j'avais demandé où nous étions, un Arabe m'a répondu que nous étions
chez le gouverneur de Caïpha. On nous a fait asseoir par terre puis est venue la
cérémonie de la pipe et du café mais le gouverneur n'a point paru, et nous a fait
dire pour excuse qu'il avait une maladie du larynx qui l'empêchait de parler. La
conversation s'est établie avec le capitaine
du port et quelques notables du pays, que la curiosité avait amenés. Je n'ai pu faire
attention à ce qu'on disait, tant j'étais frappé de la prononciation dure et barbare
de l'arabe vulgaire, tel qu'on le parle à Caïpha. Je ne sais quel poète d'Orient a dit,
pour exprimer la puissance et lé charme dès paroles harmonieuses qu'une langue
douce pouvait briser la pierre; cette pensée ne serait pas venue dans le pays où
nous sommes. Jusqu'ici nous n'avions entendu parler que des Turcs et des Grecs,
dont la prononciation n'a jamais blessé nos oreilles; mais lorsque j'entends parler
lés habitans de Caïpha, il me semble  que chaque parole leur déchire la bouche et
leur écorche le gosier; ils ont l'air de faire' tant d'efforts pour prononcer les mots,
ils font de si vilaines grimaces, que je crois toujours voir des gens qui se fâchent ou
des gens, qui avaleraient dés cailloux. Je ne serais pas étonné que le gouverneur de
Caïpha n'eût pris sa maladie du larynx en parlant là langue du pays.
Un dès pères du Carmel est venu nous faire une visite, et nous a priés d'aller voir
ce  qu'on appelle le Petit-Couvent. Ce petit couvent n'est guère plus beau que la
plupart des maisons de Caïpha! On voit d'abord une cour étroite; à côté, un jardin
qu'un figuier couvre tout entier de son ombre; l'intérieur de l'habitation consiste
en deux petites chambres ou cellules, où deux mauvais matelas servent à la fois de
sopha et de lit; sur le carreau et sur des planchés parmi dès croix, des chapelets, et
quelques livres de prières, nous avons trouvé des marteaux, dés clous, des rabots,
dès limes des serrures, toutes sortes d'instrumens de menuiserie et de maçonnerie;
car les hôtes de cet humble réduit s'occupent maintenant de la construction d'un
vaste édifice que nous avons vu de la mer, sur la montagne du Carmel.
Le cénobite qui nous avait amenés après nous avoir offert l'aqua vita, la liqueur
hospitalière des moines latins, nous a proposé dé monter au Carmel, ce que nous
avons accepté. En sortant de la ville par la porte du Septentrion, nous avons
traversé une assez vaste plaine très bien cultivée, ou l'oeil découvre çà et là
quelques figuiers beaucoup de nopals, et deux ou trois plantations d'oliviers:
Comme on nous avait aperçus du haut de la montagne, on a envoyé au-devant de
nous deux serviteurs avec une mule sellée et bridée. Les bons frères m'ont fait les
honneurs de cette monture, et j'ai pu arriver sans fatigue au sommet du Carmel le
chemin que nous suivions est étroit et rapide et taillé dans le roc en plusieurs
endroits. Le Carmel, vu de la mer, avait été pour moi un beau spectacle; du haut
du mont la perspective de la mer et de ses rivages n'a pas moins charmé nos
regards. Les pères de Saint-Elie, qui ne croyaient pas qu'il y eût rien de plus
curieux à voir dans le pays que leur nouveau monastère, nous ont arrachés à ces
magnifiques tableaux pour nous montrer le grand édifice qui s'achève.
Dans ces derniers temps, le couvent de Saint Élie a donné lieu a d'importantes
négociations entre la France et la Porte. A l'époque de la révolution grecque, en
1821, une grande fermentation s'éleva contre tout ce qui était  chrétien. Abdallah
pacha d'Acre, crut voir alors dans l'habitation des cénobites du Carmel une
forteresse, une véritable place de guerre, où là révolte pouvait se mettre à l'abri.  
Dans cette persuasion, ou plutôt dans cette crainte, il fit démolir le couvent,
malgré les réclamations des consuls français. Les plaintes des solitaires étouffées
en Orient traversèrent bientôt les mers;  elles arrivèrent, au roi de France,
constant appui des chrétiens catholiques du Levant. Les notes les plus pressantes
furent présentées au cabinet ottoman de la part de S. M, très chrétienne; La Porte,
sans repousser les plaintes qu'on lui adressait, mit dans cette affaire les lenteurs
accoutumées de sa politique; on nomma d'abord des commissaires pour examiner
sur les lieux si les alarmes du pacha d'Acre avaient été fondées; après un retard de
plusieurs mois, les commissaires nommés dressèrent leur rapport et sur leurs
conclusions le grand-seigneur ordonna, au pacha der ebâtir l'édifice démoli
celui-ci refusa d'obéir. Nouvelles notes présentées à la Porte, nouvelles
négociations où le Divan, selon sa coutume, ne se hâta point de prononcer un
arrêt définitif. Enfin un ambassadeur de France fut obligé de quitter la capitale de
la Turquie et déclara que sa Cour renoncerait à toute relation avec le
gouvernement du sultan, jusqu'à ce qu'on eût fait droit aux réclamations du roi
très chrétien. Dès lors, le sultan renouvela l'ordre qu'il avait donné, et le pacha se
trouva dans la nécessité d'obéir le firman impérial, portait que le couvent serait
rebâti, aux frais du visir de Saint Jean  d'Acre on n'insista pas sur l'execution de
cette dernière clause car le pacha aurait pu bâtir pour les moines un kiosque
simple et fragile
à la manière des Turcs ou faire durer éternellement la construction de l'édifice.
Tout cela n'aurait pas arrangé les pères latins; aussi ont-ils mieux, aimé mettre
eux-mêmes la main à l'oeuvre et se charger de toutes les dépenses. "Vous me
demanderez quelles étaient leurs ressources; ils n'en avaient point d'autres que la
charité des fidèles et cette charité leur a suffi pour foire des merveilles dignes de
Salomon. Pour que le Louvre pût être achevé, disait un plaisant du siècle dernier,
il aurait fallu le donner aux capucins. Nous pouvons voir sur le Carmel tout ce que
peuvent faire de pauvres moines qu'anime le zèle de la maison du Seigneur.
Lorsqu'on a jeté les fondements de l'édifice, if ne restait plus que
quatre cénobites du couvent d'Élie deux ont présidé aux travaux, les deux autres se
sont mis à parcourir le monde chrétien per avere della monetta; enfin ils sont
venus à bout d'achever l'oeuvre commencée et de relever le monastère, dans
l'espace de trois ans. Je vous avoue que j'ai été émerveillé de la solidité de cette
construction je ne sais point ce qu'était l'ancien couvent qu'on, a détruit sous
prétexte qu'il ressemblait à une citadelle; mais je crois que dans le nouvel édifice
(et j'espère que vous ne trahirez pas nos bons pères) ils peuvent fort bien soutenir
un siégé lorsque l'occasion s'en présentera. A quelques pas du monastère le pacha
d'Acre a fait bâtir un kiosque qui est bien loin d'avoir la solidité ni même
l'apparence extérieure du couvent.
Les cénobites, voulant témoigner leur reconnaissance au roi très chrétien, ont
construit, enmémoire de Saint Louis, une chapelle qu'ils n'ont pas manqué de
nous montrer. Il y a quelques mois nous ont-ils dit, que nous en avons célébré la
dédicace nous y avons chanté un Te Deum pour la prise d'Alger. Sans doute que
votre voisin le pacha n'en a rien su ? Le pacha, m'ont ils répondu,, se moquait de
notre Te Deum, car il ne croyait point à la victoire des Français, et n'y croit pas
encore.
Nos hôtes pieux nous ont conduits à la grotte d'Elisée, à quelques pas du couvent;
c'est une caverne de sept ou huit pieds carrés, au milieu de laquelle se trouve une
espèce d'autel en pierre, où les prêtres latins disent la messe. C'était la, d'après les
traditions saintes, la demeure d'Elisée. « Une pareille habitation, ai-je dit a nos
hôtes, ne ressemble guère à la belle maison que vous venez de bâtir » Je leur ai
rappelé en même- temps l'exemple d'un grand nombre de saints personnages qui
vécurent ainsi dans des habitations formées
autour de la montagne, creusée en mille endroits, comme une grande ruche.
Toutes, ces abeilles du Seigneur, nous disent les chroniques anciennes,
recueillaient la les dons du ciel, et préparaient le miel de l'éternité. Nos bons pères
m'ont donné d'excellentes raisons pour me prouver que ces temps heureux étaient
passés, et que cette manière de vivre n'offrirait aujourd'hui ni là sûreté, ni la
considération nécessaire à l'oeuvre de Dieu; un des cénobites nous montrant le
pavillon français flottant sur le toit du monastère, « Ce pavilIon que nous
déployons aux grandes fêtes m'a-t-il dit, ne doit-il pas être logé selon les idées et
les convenances du siècle? La France nous a-t-elle confié son drapeau pour le
faire flotter sur un rocher ou sur une grotte sauvagè? » Mais pourquoi, ai-je
répondu, mêler les
choses saintes aux choses du siècle, les pensées du monde à celles de la solitude?
Pourquoi,lorsque vous tenez les yeux attachés sur l'éternité, vous mettre dans la
nécessité de vous informer de ce qui arrive dans les pays lointains et dans les
sociétés où tout est si mobile et si passager En effet, le drapeau arboré sur le
couvent, qui étalait naguère la blancheur des lis,
porte maintenant les trois couleurs; qu'est-il besoin de savoir et de constater dans
le désert du Carmel, qu'une révolution est arrivée à Paris?" J'ai fait une autre
remarque, c'est que les pères ne nous ont point montré les grottes qu'ils habitaient
au temps passé. Retrouverions-nous donc sur les rochers du Carmel certaines
faiblesses de notre pauvre humanité? Dans le monde que nous connaissons,
lorsque notre bonne fortune nous donne pour demeure un palais, nous oublions
facilement la chaumière qui fut notre premier abri. Le désert, habité parles
ermites, aurait-il aussi ses vanités? Cependant les grottes où s'étaient retirés les
saints ont fixé autrefois les regards des rois et, si je m'en souviens bien, Louis XIV
envoya des ambassades pour des monastères et des églises creusées dans le roc.

Dans le monde ancien, toutes les croyances regardaient Comme sacrée la
montagne du Carmel la sagesse divine et la sagesse humaine y rendaient en même
temps "leurs oracles; les prophètes de Baal y venaient disputer avec les prophètes
du Dieu d'Israël et dans leurs combats la victoire se décidait toujours par quelque
miracle. La philosophie des Grecs eut aussi ses apôtres sur le Carmel Pythagore,
dit-on vint y adorer l'Echo, et peut-être le
sage de Samos se reposa-t-il dans les grottes d'Élie ou d'Élisée.  Au temps de
l'empire romain, il y avait sur la montagne un autel, une pierre prophétique qu'on
venait consulter de toutes parts et qui promit à Vespasien la domination du monde.
Aujourd'hui les, oracles du Carmel sont muets, mais la montagne est encore
révérée par les Juifs, les Grecs, les Turcs, les Arabes, par toutes les sectes qui se
partagent la Syrie et la Palestine.
Plusieurs de nos compagnons de voyage se sont avancés jusqu'au lieu qu'on
appelle le Champ des Melons et des Concombres. Sur un terrain assez étendu, se
trouvent dispersées ça et là des pierres dont la forme imite non-seulement celle des
concombres et des melons, mais celle de toutes, sortes de fruits, tels que des figues,
des poires, des abricots, etc. Ce jeu de la nature a paru  si extraordinaire, qu'on
n'a pu l'expliquer que par un miracle.
Éiie passant par là avait dit-on, demandé un melon ou une pastèque pour apaiser
sa soif au refus du jardinier, tous les melons et tous les fruits furent convertis en
pierres. Cette merveille ressemble tout-à-fait aux métamorphoses d'Ovide, et
je m'étonne qu'elle ait fait fortune parmi les disciples de l'Evangile.  On sait que
l'homme-Dieu ne fit jamais de miracle que dans un esprit de charité, et
qu'il n'interrompit jamais les lois de la nature pour se venger d'un refus ni même
pour punir une offense; il n'est pas croyable non plus que le prophète Élie, qui se
contentait de l'eau du torrent et de la nourriture que lui apportaient les corbeaux,
ait maudit un jardinier qui lui refusait des melons.
À quelques milles du couvent, se voient des ruines qui paraissent avoir appartenu à
des constructions du moyen-âge, telles que des monastères et  des chapelles. Vous
pensez bien que nous n'avons pas cherché sur le Carmel l Ëcbatane syrienne,
que  placent là les antiquaires, et dans laquelle ils font mourir Cambyse revenant
de la conquête d'Egypte. Le Carmel a des souvenirs qui nous  touchent
bien davantage j'aimerais mieux savoir où fut dressé le bûcher sur lequel Élite fit
descendre le feu du ciel pour confondre les faux prophètes; en quel lieu il était
assis, lorsque, dans un temps de sécheresse, se penchant à terre et la tête entre ses
genoux, il dit a son serviteur de regarder du côté de la mer; je voudrais qu'on
m'indiquât le point élevé de la montagne sur lequel le serviteur d'Élie était
venu se mettre en observation jusqu'à sept fois quand il aperçut un petit nuage
semblable au pied d'un homme, et qu'il vit commencer la pluie miraculeuse.
Voilà surtout les images dont nous aimons à nous faire suivre-sur les hauteurs
solitaires du Carmel
Après nôtre course sur la montagne, nous sommes venus nous reposer dans. le
couvent. Nous avons été reçus dans une chambre remplie de fragments et d'objets
d'antiquités, trouvés parmi des décombres et dans des fouilles faites au bas du
Carmel;  j'y ai remarqué plusieurs médailles portant l'effigie et les caractères
phéniciens et un autel votif sur lequel le nom d'Homère est gravé en
lettres grecques. Je rends grace à notre heureuse destinée qui nous fait rencontrer
partout dans notre voyage les traces du divin auteur, de I'Iliade et de l'Odyssée.
Les rivages que nous foulons maintenant furent un des premiers foyers de
l'antique civilisation; serait-il étonnant que les Grecs fussent venus y établir une
école d'Homère à côté de l'école des prophètes?
Sortis du couvent, nous avons été conduits par un des religieux vers une caverne
où sont entassés un grand nombre d'ossements; à l'époque de l'expédition
française en Syrie, l'ancien monastère de Saint-Élie avait été converti en hôpital
pour les blessés et les pestiférés quand Bonaparte eut levé le siège d'Acre, et que
l'armée française reprenait le chemin de l'Égypte, la plupart de ces pauvres
malades, qu'on abandonnait sur la montagne, réunirent tout ce qui leur restait de
forces afin de pouvoir, rejoindre leurs compagnons qui s'en allaient  mais bientôt
épuisés et perdus au milieu des ténèbres de la nuit, ils trouvèrent une mort
misérable dans les vallons du Carmel, on leur donna pour sépulture la caverne
qu'on nous a montrée  et ces malheureuses victimes d'une guerre lointaine
reposent là  à l'ombre du pavillon de France.
En descendant, la montagne par le même chemin, nous sommes arrivés à une
grotte appelée l'Ecole des prophètes; c'est la, dit la tradition qu'Elie enseignait les
doctrines du vrai  Dieu; la grotte est habitée par des santons et les musulmans la
visitent avec respect; le sanctuaire était fermé;  nous avons frappé plusieurs fois à
la porte personne n'est venu. nous ouvrir. Autour de la grotte, on remarque çà et
là des morceaux d'étoffe rouges, bleus, noirs, emblêmes de la dévotion
musulmane. J'ai demandé à notre cénobite si les moines du couvent avaient à se
plaindre du voisinage, des santons « Ils nous laissent fort tranquilles,
m'a-t-il répondu; quelquefois même ils viennent, adorer l'image de la Vierge et des
saints prophètes dans notre église, ce qui les fait ressembler un peu a l'homme qui
boîte des deux côtés. »
Au reste, nous avons pu juger par nous-mêmes que les musulmans de ce pays ont
beaucoup plus de tolérance que les Turcs.  Il faut. ajouter que les souvenirs du
Carmel sont ici comme un point de réunion, comme un lien  pour es croyances
diverses les pères latins sont considérés et respectés dans la contrée parce qu'on les
regarde comme les véritables gardiens de la montagne sainte.
Le chemin par lequel nous sommes descendus est l'ouvrage des moines de
Saint-Élie, et comme j'en faisais mon compliment à celui qui nous accompagnait,
il m'a dit que le pacha d'Acre a voulu leur faire payer pour cela une contribution;
dans ce pays, les chrétiens n'obtiennent, qu'à force d'argent la faculté de remuer
le  sol ou d'aligner des pierres; on a vainement représenté au pacha que ce chemin
ne lui coûtait rien, et que lui-même en profitait pour aller à son kiosque du
Carmel. Abdallah a persiste très longtemps à exiger un bakchis; à la fin cependant
il s'est rendu à la prière du consul de France, et n'a plus rien demandé; il a même
permis aux pères et pour cela on chante ses louanges de réparer le chemin à leurs
frais, toutes les fois qu'ils le jugeront nécessaire. J'entre dans ces petits détails
pour vous faire connaître le gouvernement des pachas. Du reste, les moines du
Carmel ne se plaignent pas trop d'Abdallah, et le regardent comme un assez bon
voisin.
Arrivés dans la plaine, nous nous sommes dirigés, vers l'extrémité du promontoire,
où nous apparaissait de loin un amas de décombres; ce sont des rochers peu élevés
dans lesquels on a creusé au ciseau des demeures pour les vivans et pour les
morts; ces rochers, qui jadis furent des habitations, ont ressenti les coups du temps
comme d'autres anciens édifices dont nous avons vu les ruines au pied du Carmel
et la nature n'a pas mieux défendu ses ouvrages que le génie de l'homme n'a
défendu les siens. De belles anémones croissent maintenant
au milieu de ces ruines. Plusieurs géographes ont placé là l'antique cité de
Porphire. Un peu plus loin, vers la mer, nous avons, vu les débris de l'ancienne
Caïpha. Je n'ai rien à vous dire de cette ville, si ce n'est qu'au temps de la
première croisade, elle était habitée par des juifs, et (qu'après la conquête de
Jérusalem elle fut prise par les croisés il s'éleva de grandes discordes
pendant le siège, car Tancrède comptait garder la ville pour lui, et Godefroi l'avait
donnée d'avance à Guillaume Charpentier, vicomte de Melun. Le légat
du pape fut obligé d'intervenir, et parvint à rétablir la concorde alors on
recommença les assauts le siège dura plusieurs jours et les combats
furent sanglants; à la fin, on s'empara de la ville, et parmi les dépouilles des
vaincus, on trouva d'immenses trésors, ce qui suffirait pour expliquer la valeur
opiniâtre que les juifs avaient misé à défendre la place. La possession de Caïpha
resta à Tancrède, qui en chassa Guillaume de Melun; cette ville ouvrit
ensuite ses portes à Saladin, puis les chrétiens la reprirent Louis IX répara ses
fortifications. Depuis qu'elle est retombée au pouvoir des musulmans,
l'histoire n'en parle presque plus; elle a cependant continué d'exister jusque vers
le  milieu du siècle dernier époque où fut bâtie la nouvelle Caïpha
Le Coran des Baybars (British Library)
HAIFA ET SAINT JEAN D’ACRE traduction libre
Échelle d’un mille italien    I____I___________I
Saint Jean d’Acre qui forme un golfe, et du côté du Levant se trouve la ville habitée par des
Turcs, à moitié détruite, de plus il s’y trouve une église avec un haut clocher, appelée Saint
Jean d’Acre, qui était autrefois le siège des Chevaliers de Saint Jean de Malte, il s’y trouve un
château qui les défend, il y a de l’eau au sud ; elle possède un port et de petites îles, et on  
aborde auprès de l’île ; elle possède pour embleme 3 datiers et au sud de ce golfe se trouve une
ville en ruines, habitée par des Turcs et des Arméniens, qui  s’appelle Caifa, ou l'on decharge
(?)  du blé ; en sortant de ce golfe on trouve un Cap appelé Carmeri et sur ce Cap il y a un
château appelé Château Pellerin, protégé au sud vers  - libici(?) -  de 40 metres (de hauteur ?).  
Jaffa, qui est la crique de Jérusalem, est un bon port avec une petite île à son embouchure, de
Jaffa jusqu’à Damiata il y a 150 milles : Tête de chien, à l’entrée de la ville de Damiata
(probablement une statue d'Anubis?) , à la Tête de Chien, du côté du vent grec  - à l’est 55 m
de hauteur , étant un très grand banc (de sable)  qui s’étend sur une longueur de 55 mètres.
Beaucoup de pilotes assurent qu’on peut très facilement s’ancrer autour de ce banc, en
particulier du côté est, où l’on peut ridossare (?) du côté ouest, ce dernier se trouvant à une
distance de 30 milles vers l’ouest; pour ce qui reste, observer la carte ci-dessus.
Merci a Bella Revelli pour la traduction
L'eperon de bronze d'Atlit
Musee National Maritime
La baie d'Atlit Chateau Pellerin
Caesaree
Gaudemar Charpinel (1096).
Memoires de la Societe Litteraire Historique et
Archeologique de Lyon
Fascé d'or et d'azur. '
Gaudernar Charpinel était seigneur pour partie de Dargoire
en Lyonnais. Adon de Riverie, qui s'était emparé de
l'église, du presbytère et du cimetière de Saint-Maurice et
les détenait à titre d'alleux, les avait donnés en fief à Gaudemar
Charpinel et à son frère Ponce Bérard. Mais une
charte, à laquelle Auguste Bernard assigne la date de 1090,
et qui doit être contemporaine de la première croisade, nous
apprend qu'Adon, touché de repentir, rendit ce sanctuaire
12
avec ses dépendances aux moines du prieuré de Mornant, ses
anciens possesseurs. Gaudemar Charpinel et son frère Ponce
Bérard approuvèrent cette donation et renoncèrent à toute
prétention sur les biens restitués aux religieux. Beaucoup
d'injustices furent réparées ainsi au moment du départ des
seigneurs féodaux pour la Terre-Sainte.
Gaudemar Charpinel fit partie du corps d'armée du comte
de Saint-Gilles, et se distingua par sa vaillance dans tout le
cours de la première croisade. Après la conquête de Jérusalem,
loin d'imiter ses compagnons d'armes qui revinrent
pour la plupart en Europe, il demeura en Terre-Sainte pour
combattre les infidèles. Aussi, après la prise de Cayphas (1100),
Godefroy de Bouillon lui remit cette ville en fief, pour le
récompenser de ses services. Gaudemar Charpinel essaya de
s'y établir et de s'y fortifier. Mais Tancrède, qui avait déjà
auparavant essayé, à plusieurs reprises, de s'emparer de
cette place, la fit occuper par ses troupes et en chassa Charpinel
qui se retira au château de Saint-Abraham, situé dans
los montagnes, du côté de la mer Morte.
Après la mort de Godefroy, ce chevalier réclama, devant
la haute cour du roi Baudoin, la.saisine de son fief, disant
qu'il avait reçu Cayphas en don et de la main de Godefroy,
comme la récompense de son service militaire, quam
donoet ex manu ducis Godefridi suscepit, ac militari obseqm'o
promeruit.
Tancrède refusa d'abord de comparaître devant la haute
cour; mais appelé, sur ces entrefaites, au gouvernement de
la principauté d'Antioche, à cause de la captivité de Bohéniond,
dont il était l'héritier présomptif, il consentit enfin à
remettre Cayphas à Gaudemar Charpinel, qui s'engagea à lui
restituer cette place, s'il revenait dans le délai d'un an et
trois mois. Mais Gaudemar périt, peu de temps après avoir
recouvré ce fief, dans une rencontre avec les Sarrasins de
Babylone (1101).
Les Charpinel possédèrent pendant plusieurs siècles la
seigneurie de Dargoire. C'est ainsi qu'en 1215,'Ponce Char13
nel en était encore co-seigneur avec Artaud de Roussillon et
Hugues de Talaru. Cette maison ancienne, fondue au
XIVesiècle dans les Talaru, a donné deux chanoines-comtes à
l'Eglise de Lyon : Guillaume en 1193 et le doyen Pierre
Bérard en 1226 (1).
[Cartul. de Savigny, ch. 835. — Albert d'Aix, liv. VII,
ch. 26, 43, 44, 45 et 64. — Livre de Jean lbelin, ch. CXVIII,
p. 258. — Ducange, Les Familles d'Outre-mer, p. 263. —
Beugnot, Régime des terres dans les principautés fondées en
Syrie par les Francs, p. 29. — Peyré, Hist. de la première
Croisade, II, 506, 510. — La Mure, I, 56, 348, 393. — Roger,
La Noblesse de France aux Croisades, 171. — Guigue, Obituar.
Lugd. eccles. 213. — Mazures de l'Isle-Barbe, 566. —
Morel de Voleine et de Charpin, Archev. de Lyon, 62, 87,231.)
Voir aussi Les chartes de Terre Sainte provenant de
l'Abbaye N D de Josaphat
page d'accueil
Spilsbury Acre
Reverend Pere Louis de Ste Therese
Annales des Carmes Dechaussez de France
1659, p600....
.
.
Alexandre le Grand,  Tel Dor
Chateau Pelerin Atlit
Camp des immigrants clandestins, Atlit
L'Exodus
Videos de l'I.N.A.
1103 Acre conquis par les Croises
Marco Polo, venu de Venise,  est passe par
Acre en allant rendre visite a Kublai Khan,
Echanges commerciaux d'apres Al Idrisi (XIIeme siecle)
Zabulon, Marc Chagall
Sois heureux Zabulon, dans tes voyages,
Et toi, Issachar, dans tes tentes,
Ils convieront des peuples sur la Montagne,
Pour y offrir des sacrifices pieux;
Car ils aspireront l'opulence des mers
Et les mysterieux tresors caches dans le sable

Benedction de Moise, Deuteronome 33
Epoque biblique
The Mystery of Techelet
Murex  trunculus,
Argamnan-pourpre
Textile de Qumram  
Verre Musee Hecht  et Residence du President
La decouverte du verre contee par Pline,
Histoire Naturelle, chapitre  XXXVI
Il est dans la Syrie une contrée nommée Phénicie, confinant à la
Judée, et renfermant, entre les racines du mont Carmel, un
marais qui porte le nom de Cendevia. On croit qu'il donne
naissance au fleuve Bélus (Naaman), qui, après un trajet de cinq
mille pas, se jette dans la mer auprès de Ptolemaïs, colonie. Le
cours en est lent, l'eau malsaine à boire, mais consacrée aux
cérémonies religieuses. Ce fleuve limoneux et profond ne montre
qu'au reflux de la mer le sable qu'il charrie. Alors, en effet, ce
sable, agité par les flots, se sépare des impuretés et se nettoie. On
pense que dans ce contact les eaux de la mer agissent sur lui, et
que sans cela il ne vaudrait rien. Le littoral sur lequel on le
recueille n'a pas plus de cinq cents pas, et pendant plusieurs
siècles ce fut la seule localité qui produisit le verre. On raconte
que des marchands de nitre y ayant relâché, préparaient, dispersés
sur le rivage, leur repas ; ne trouvant pas de pierres pour
exhausser leurs marmites, ils employèrent à cet effet des pains de
nitre de leur cargaison : ce nitre soumis à l'action du feu avec le
sable répandu sur le sol, ils virent couler des ruisseaux
transparents d'une liqueur inconnue, et telle fut l'origine de verre.
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     autrefois          aujourd'hui
tes voyages:                           le  port            le  port
l'opulence des mers:              la pourpre       le gisement  de gaz naturel
les mysterieux tresors             le verre            le silicone pour les puces
caches dans le sable
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Tancrede , prince de Tiberiade (?-1112)  
Merry Joseph Blondel
Salle des croisades, Versailles
Electric plant, 1925, architect Erich Mendelsohn
Leopolf Krakauer, Hotel Teltash, Merkaz Carmel
Inauguration du chemin de fer du Hedjaz
Modele de bateau des croises
Musee Maritime National  
Tel Shikmona, epoque byzanttine 6eme siecle
En 1492,  le Sultan Bayezid II  envoya la flotte  Ottomane  commandee par  
Kemal Reis  pour sauver les Arabes et les Juifs exiles d'Espagne.  Son fils Selim I
a battu les Mameluks a Ridaniya et la  Syrie, la Palestine et l'Egypte sont
devenues parties de l'Empire Ottoman  
Suleiman the Magnificient a protege ses sujets Juifs.  A la suggestion de son
medecin  Moses Hamon,il a proclame une  firman denoncant les calomnies sur
les crimes de sang attribues aux Juifs. Il a accorde la location de Tiberiade a  
Dona Gracia Nasi puis de Tiberiade  et de  Safed a son neveu  Joseph Nasi, duc
de Naxos. Dona Gracia  esperait y creer un pays pour les juifs persecutes
Beyazet II
Selim I
Suleiman le Magnifique
Caravelle de Kemal Reis
La Senora et Joseph Nasi
Au service de Sa Majeste
et La guerre des langues
Expositions sur Haifa a l'ere du
Mandat britannique au Musee
de la Ville de Haifa
Conscription des soldats
Technicum (1912)
La guerre des langues
Guy Galazka  
À la Redécouverte de la Palestine :
Le Regard sur l’Autre dans les récits de voyage
français en Terre sainte au dix-neuvième siècle
These Universite Paris Sorbonne 2010
Léonie de Bazelaire,  Haifa et le  Carmel, 1899 (BNF)
Le port dans la tempête
par Shay Fogelman
de Haaretz 3/6/11

La fuite massive des Arabes de Haïfa reste l'un des événements
les plus contestés de la guerre de 1948. Pourtant, en dépit des
preuves solides qui appuient les revendications Arabes, les
historiens Israéliens restent economes avec la vérité. Voici
l'histoire qu'ils ne veulent pas que vous sachiez.

Il ya deux mois, la Knesset a adopté la loi de principe de
financement (Amendement 39), connue comme la "Loi
Nakba». La clause de procédure ostensible vise à empêcher les
établissements qui reçoivent un financement public de marquer
le «jour de la catastrophe" - qui est la façon dont les
Palestiniens appellent le 15 mai 1948, le jour où le mandat
Britannique en Palestine a pris fin.

Paradoxalement, c'est la tentative d’effacer ce jour de la
conscience Juive Israélienne qui a accru la sensibilisation
envers la Nakba chez les Juifs. Ces derniers mois ont vu une
forte augmentation des recherches sur Internet pour le mot
«Nakba», selon Google Trends (qui montre des modèles de
recherche de mots sur le Web). L'indice montre le saut habituel
chaque année au mois de mai en Anglais et en Arabe, mais
indique une augmentation considerable sans précédent en
Hébreu cette année. De toute évidence, la portée
exceptionnellement élevée des événements du Jour de la Nakba
le mois dernier a contribué à l'intérêt croissant du public et a
accru le contenu émotionnel du terme - allant parfois jusqu’a l’
absurde. Il ya deux semaines, par exemple, MK Aryeh Eldad
(Union Nationale) s'est opposé à la décision d'accrocher un
tableau intitulé «Le cultivateur d'agrumes» a la Knesset. Selon
Eldad, cette oeuvre est une «peinture de la Nakba». La peinture,
par Eliyahu Arik Bokobza, est basée sur une photographie
pastorale prise en 1939, montrant une famille rurale d’Arabes
habillés en costume traditionnel, avec des orangers en arrière-
plan. Dans sa plainte à l'orateur de la Knesset, Eldad a écrit:
«Pourquoi voulez-vous ajouter une expression artistique par un
artiste Israélien a l’esprit tordu et affligé par la haine de soi, qui
appelle le mensonge des pays Arabes la vérité en rejetant ainsi
notre vérité? "

Cette année, la peur primale de la Nakba provoqué une
"réponse sioniste appropriée." Depuis le jour de
l'Indépendance, les membres de Im Tirtzu - un groupe ultra-
nationaliste - ont distribué une brochure intitulée "Nonsense
Nakba - le pamphlet qui lutte pour la vérité." Au long de 70
pages, les auteurs - le journaliste Erel Segal et 'Erez Tadmor co-
fondateur de Im Tirtzu -essayent de persuader les lecteurs que
les Arabes, qui se considèrent comme les victimes du conflit
Israélo-Palestinien, sont en fait les agresseurs. Il s'ensuit donc
qu'Israël, qui est généralement perçu comme l'agresseur, est en
fait la victime. D‘apres eux, la brochure "tente de lutter contre
les mensonges, et se bat contre les mensonges terribles au nom
desquels nos ennemis cherchent à saper le chemin juste du
sionisme et a préparer le terrain pour la destruction de l'Etat
Juif." Les auteurs se réfèrent à la succession de mensonges qu’
ils disent réfuter en tant que «le mythe de la Nakba."

Au deuxième chapitre de la brochure, intitulé "L'abandon - le
cas de Haifa », les auteurs discutent de ce qu'ils appellent le
mensonge de l '«expulsion délibérée." S'appuyant sur le livre "
Fabrication de l’Histoire Israélienne" par le professeur Efraim
Karsh, ils entrent en désaccord avec les «nouveaux historiens» -
des universitaires qui remettent en question le récit classique du
narratif Israélo-Arabe. Selon la brochure, ces universitaires
sont prets à « répandre la diffamation que les forces de combat
Juive ont perpétré une série de massacres brutaux au service
d'une politique délibérée d'expulsion et de nettoyage ethnique."
Les auteurs concluent le chapitre en décrivant la conquête de
Haïfa pendant la guerre d'indépendance comme une preuve que
les Israéliens n'ont pas poursuivi une telle politique et que «les
dirigeants Arabes doivent assumer la responsabilité pour les
résultats de la guerre et le problème des réfugiés."

Ce n'est pas par hasard que les auteurs ont choisi l'exemple de
la prise de Haïfa en avril 1948 par la Haganah (l'armée des
Juifs de Palestine avant l'indépendance ), pour prouver leur
cause. Les événements à Haïfa sont considérées comme peut-
être le champ de mines le plus dangereux dans l'histoire de la
Nakba. Presque chaque historien qui a étudié cette période, ou
le conflit Israélo-Palestinien, a essayé de traverser ce champ
miné. Peu ont réussi à parvenir à une conclusion ferme sans
trébucher sur l'une des mines d'interprétation erronée. De
nombreux chercheurs ont affirmé que leurs prédécesseurs n'ont
pas reussi à passer à travers. Malgré une pléthore de
témoignages, de documents et d’études, la controverse
historique n'a pas encore été décidée, et, dans le débat public,
chaque côté recourt souvent au cas de Haïfa pour renforcer ses
arguments.

Les faits et les témoignages que M. Segal et Tadmor citent dans
leur brochure ne sont pas nouveaux, pas plus qu'ils ne
contredisent les faits et données qui ont été publiés dans des
travaux antérieurs sur le sujet. Mais dans la meilleure tradition
du pamphlet politique, ils sont présentés de manière sélective et
d'une manière unilatérale, en vue de soutenir un récit
prédéterminée. Ni la brochure ni, encore moins, le chapitre sur
Haïfa, n’offrent une véritable discussion ou une présentation
équilibrée des faits.

Segal et Tadmor traversent le champ de mines de la Nakba de
Haifa au moyen de sauts et de bonds, en s’abstenant de traiter
des faits ou des témoignages qui pourraient porter atteinte à la
thèse qu'ils avancent. A une époque dominée par des
«narratifs», dans lesquels la «vérité» est considérée comme
relative, la méthode utilisée par les auteurs pour choisir leurs
sources pourrait même être considérée comme légitime,;dans
l'Israël de 2011, elle est certainement aussi legale

«Même si la brochure n'est pas une étude universitaire, j'ai
consulté de nombreux universitaires au cours de mon travail,"
dit Tadmor, dans un entretien téléphonique. «J'ai choisi de
présenter les conclusions du Professeur Karsh et d'autres
historiens, tels que Benny Morris, parce qu'elles me semblaient
être fiable." Segal soutient également que la brochure «ne
prétend pas être une étude academique. Chaque côté peut
choisir les études qu'elle juge appropriées. De même que la
propagande Palestinienne choisit de raconter certains faits
qu'elle estime opportuns, nous avons choisi de dire notre vérité .
J'accepte l’étude du professeur Karsh comme scientifique et
fiable. "

La fuite de Haïfa

L'histoire ne peut pas être traités comme de la propagande dans
le club des vieux de la vieille dans le quatier de Wadi Nisnas a
Haifa. Pour des douzaines de résidents locaux Arabes qui
visitent le club tous les jours, la Nakba est un chapitre de leur
biographie personnelle. L'un d'eux se souvient de la façon dont
les troupes Juives ont expulsé ses voisins au bout du fusil,
l'autre décrit comment des snipers de la Haganah ont tiré sur
son père alors qu'il rentrait du travail; un toilsome se rappelle
du petit paquet qu'il portait alors qu'il fuyait. Tous se
souviennent de la peur qu'ils ressentaient comme civils sans
défense pris dans la tourmente de la guerre.

Les histoires qu'ils racontent sont à petite échelle. Elles
décrivent de petits instants: des regards rencontrés, les
expériences de la défaite, l'humiliation et, occasionnellement,
des abus arbitraires par des combattants de la Haganah.
Certains d'entre eux peuvent épicer leur tragédie personnelle
avec humour, bien que la tristesse dans leurs yeux reste
constante. Les années ont émoussé la mémoire de chacun
d'eux. Dans certains cas, les histoires se mélangent et des
détails de périodes postérieures sont ajoutés.

Selon la plupart des estimations, 62.500 Arabes consideraient  
Haifa leur domicile avant la guerre d'Indépendance. Dans le
cadre du plan de partage des Nations Unies, ils devaient de vivre
dans une ville mixte en tant que citoyens de l'Etat Juif après
l'expiration du Mandat Britannique. Toutefois, des tensions
croissantes entre les côtés et une série d'actes d'hostilité
mutuelle ont incité de nombreux Arabes à quitter la ville dans
les semaines qui ont precede le depart des Britanniques. La
plupart de ceux qui ont quitté étaient riches et beaucoup d'entre
eux étaient des Chrétiens qui ont reçu de l’ aide et un abri des
églises de Galilée. À la mi-avril 1948, moins de 20 000 Arabes
étaient restés dans la ville.

Comme les résidents Juifs, eux aussi ont attendu de voir
comment les choses allaient évoluer. En attendant, ils
essayaient de maintenir une vie aussi normale que possible au
milieu de la violence. "La vie dans la ville était devenue
intolérable, à ce moment», se souvient Jamal Jaris, 90, du club
de Wadi Nisnas, comme il tente d'expliquer pourquoi il a fui la
ville quelques jours avant qu'elle ne tombe aux mains des forces
Juives. «Il y avait des tirs et des bombes chaque jour. Aucune
distinction n'était faite entre les civils et les combattants armés.
Dans certaines parties de la ville, en particulier dans les
quartiers Arabes, tous ceux qui marchaient dans la rue étaient
exposés à des tireurs d'élite et à des mitrailleuses."

Le 21 avril, le commandant des forces Britanniques à Haïfa a
informé les deux parties que ses troupes évacuaient la ville
immédiatement, a part le port et quelques routes princiPales
dont l'armée aurait besoin au cours de la retraite organisée à la
mi-mai. Cette même nuit, la Haganah a lancé une attaque
contre les quartiers Arabes. La Brigade Carmeli, fer de lance de
l'assaut, disposait d'une supériorité numérique et
topographique. Ses troupes etaient aussi mieux formées et
mieux équipées et ont combattu d'une manière beaucoup plus
organisée que les forces Arabes. En moins d'une journée, tout
Haïfa est tombée à la Haganah.

Tir sans discrimination

C'était bataille courte et une victoire écrasante, dans lequel le
côté Juif a subi relativement peu de pertes . Les Arabes n’ont
oppose qu'une résistance mineure. Les troupes de la Haganah
qui ont fouille les quartiers Arabes après la bataille ont été
surpris de trouver si peu d‘armes. Une semaine plus tard, la
revue Ma'arakhot (campagnes) de la Haganah a publie, "La
bataille de Haïfa ne sera peut-être pas comptée parmi les grand
batailles urbaines dans l'histoire militaire."

Cependant, la victoire des Juifs a stimulé une fuite en panique
de la plupart des autres résidents de la ville. «Haïfa, la troisième
plus grande ville de la Palestine et le port d'évacuation de
l'armée Britannique, est devenue ce soir une forteresse virtuelle
Juive après une série de coups sauvages par la Hagana.
L'armée Juive, a pris le contrôle de la plupart des quartiers
Arabes de la ville et a provoqué un exode massif des Arabes par
mer ", d’apres le New York Herald Tribune. Le 23 avril le New
York Times publie: «Des douzaines de milliers d'Arabes,
hommes, femmes et enfants ont fui vers les faubourgs Est de la
ville dans des voitures, camions, charrettes et à pied, dans une
tentative désespérée d'atteindre le territoire Arabe jusqu'à ce que
le Juifs aient capturés le pont Rushmiya vers la Samarie et le
Nord de la Palestine et les aient isoles. Des milliers se sont
précipités tous les bateaux disponibles, même des chaloupes, le
long du front de mer, afin de s'échapper par mer vers Acre. "

Le journal Israélien Maariv a écrit, «les responsables
Britanniques du port estiment que de 12.000 à 14.000 Arabes
sont partis par la mer et 2.000 à 4.000 par voie terrestre. Les
nombres avancés par les Juifs et Arabes se contredisent . Les
Juifs tentent de réduire l'ampleur de l'exode. Un porte-parole
officiel Juif dit que pas plus de 5.000 Arabes étaient partis.
Cependant, les dirigeants Arabes ont dit que au moins 20.000
étaient partis. "

"Nous avons eu peur." C'est la seule explication - offerte par
un autre habitué du club des anciens », Chana Mur 85-ans, - de
la fuite des résidents Arabes de la ville. Le jour où la ville a été
conquise, dit-il, il est allé travailler comme d'habitude dans la
division du port de douane:. "Pendant des heures, nous avons
entendu des explosions et des tirs de la direction des quartiers
Arabes. Les Juifs ont tiré sur les maisons et ont canardé des
gens dans les rues. Il y avait une panique énorme. Je me
souviens de gens qui disaient qu'ils sentaient le monde tourner à
l'envers. Le port est resté le seul endroit sûr pour les Arabes. Ils
étaient protégés il par les soldats Britanniques. Celui qui le
pouvait, recueillait quelques choses dans un couverture ou un
sac à dos et s'enfuiyait vers le port. Notre sentiment était que
nous courrions pour sauver nos vies.

«Je me souviens d'un jeune couple qui, dans la panique de la
fuite, ont oublié leur petite fille à la maison," continue Mur .
"Ils ont probablement pris quelque autre balluchon à sa place.
Elle a été trouvée par un voisin au deuxième étage. Il a entendu
ses pleurs quand il a fui et l'emmena avec sa famille. Ses
parents ont fini par atteindre un camp de réfugiés au Liban, et
la jeune fille a été élevée à la maison du voisin à Acre Plus tard,
j'ai l'ai rencontrée, elle vit maintenant dans le village de
Kababir à Haïfa ".

Plusieurs livres d'histoire publiés en Israël dans les années
récentes décrivent la fuite de milliers d'Arabes de Haïfa au port
le jour de la conquête de la ville, et leur départ par mer à Acre
et vers le Liban. L'événement revêt une plus grande importance
et signification dans les journaux de l'époque et dans diverses
archives. Segal et Tadmor écrivent: «Le 22 avril, alors que les
forces de la Haganah se dirigeaient vers le marché, une fuite
massive de milliers de personnes a été enregistrée.""Les
dirigeants Arabes", écrivent-ils, "ont exhorté les membres de
leur nation a évacuer leurs maisons, que ce soit pour liberer le
terrain pour les forces Arabes ou pour des fins de propagande
visant à nier la légitimité de l'Etat Juif."

Une autre source que les auteurs citent pour leurs conclusions
de ce chapitre est le livre de l'historien Benny Morris, «1948»,
(publié en Anglais en 2008 et deux ans plus tard, en Hébreu).
Ils écrivent que Morris était un “nouvel historien "jusqu'à ce
qu'il se rétracte," et ajoutenet qu'il est le membre le plus
respecté et sérieux du groupe. Morris a écrit au sujet de la
conquête de Haïfa et a mentionné la fuite des habitants Arabes
vers le port dans plusieurs études. Dans "1948", il décrit les
événements du 22 avril comme suit: «Le tir de mortier et de
mitrailleuses constant, ainsi que l'effondrement des milices et
du gouvernement local et les conquêtes de la Haganah, ont
précipité la fuite massive vers la zone portuaire controllee par
les Britanniques. A 13 heures, environ 6.000 personnes auraient
traversé le port et seraient montes sur des bateaux arraisonnés
pour Acre et le Nord. "

Morris résume les raisons de la fuite avec ces mots: «La
majorité ont quitté pour diverses raisons, la principale étant le
choc de la bataille (en particulier les tirs de mortier de la
Haganah sur la Basse-Ville), la conquête Juive et la perspective
de vie en tant que minorité sous domination Juive. " Toutefois,
dans son premier livre, «La naissance du problème des réfugiés
Palestiniens» (première édition en langue anglaise, 1987), qui a
été écrit bien avant sa «rétractation», Morris a décrit le cours
des événements de façon plus détaillée et lui a donné un
éclairage différent, en citant le livre d'un historien Israélien: Le
tir "des mortiers de trois inches" a ete ouvert sur la place du
marché où il y avait une grande foule ... une grande panique
s'empara des gens. Une multitude a fait eruption vers dans le
port, poussé de côté des policiers, ont pris d'assaut les bateaux et
ont commencé à fuir la ville. "

Mais cela aussi est une description partielle. Morris cite
effectivement un livre de Tsadok Eshel, «Les Batailles de la
Haganah à Haïfa», publié en 1978 (en Hébreupar le ministère
de la Défense. Eshel a été membre de la Haganah et offre des
descriptions de première main de la plupart des événements qui
se sont déroulés à Haïfa. Voici son récit des événements du 22
avril (notez les mots que Morris a supprimées et remplacés par
des points de suspension): "Tôt dans la matinée, Maxy Cohen a
informé le poste de commandement  de la brigade que les
Arabes utilisaient un haut-parleur et demandaient à tout le
monde de se rassembler sur la place du marché, «parce que les
Juifs ont conquis Stanton Street et continuent de se diriger vers
le centre-ville. Sur réception du rapport, un ordre a été donné
au commandant de la compagnie auxiliaire d‘armement, Ehud
Almog, de faire usage des mortiers de trois pouces, qui étaient
places à côté de l'hôpital Rothschild, et ils ont ouvert le tir sur la
place du marché où il y avait une grande foule. Quand les
bombardements ont commencé et que des obus sont tombés
dans la foule, une grande panique s'est installée. La multitude a
fait eruption dans le port, a écarté les policiers, a pris d'assaut
les bateaux et a commencé à fuir la ville. Tout au long de la
journée les mortiers ont continué de bombarder la ville en
alternance, et la panique qui s'est emparée de l'ennemi est
devenue une déroute. "

"C'est une erreur», rétorque Ehud Almog, qui était le
commandant de l'unité auxiliaire dans le 22e Bataillon de la
Brigade Carmeli. ». Ce n'était pas un mortier de trois pouces c’
etaient étaient des obus de Davidka" - se référant aux obus
fabriqués a la maison qui étaient renommés pour le bruit qu'ils
faisaient. Quant aux autres détails, dit-il, "La description
historique est correcte. Absolument vrai. Je me souviens
vivement les événements. On nous a ordonné de bombarder le
marché quand il y avait une grande foule. Il y avait des bruits
énormes d'explosions qui ont été entendus sur 200 mètres . "
Almog ajoute que le bombardement, qui ont eu lieu en début de
l'après midi, a été de courte durée mais très efficace. "

Comme Eshel, Almog dit aussi les mortiers tirés par son unité a
suscité une fuite des civils vers le port. Bien que n'étant pas des
témoins oculaires de la fuite, les agents de Shai (la cellule de
renseignement de la Haganah) qui étaient stationnés à
proximité des grilles du port lui a donné un compte-rendu en
temps réel des événements. Un autre témoignage (cité par
Morris dans «La naissance du problème des réfugiés
Palestiniens») provient d'un soldat Britannique qui était
stationnée dans le port: "Pendant la matinée, ils [les soldats de
la Haganah] tiraient sans cesse sur tous les Arabes qui se
déplacaient à Wadi Nisnas et dans la Vieille Ville. Cela
comprenait complètement des tirs aveugles et révoltants de
mitrailleuses et de tireurs embusqués sur les femmes et des
enfants qui tentaient de sortir de Haïfa par les portes vers les
docks. La porte Est du port etait congestionnee par des femmes
Arabes et des enfants et des personnes âgées hystériques et
terrifiés sur lesquels les Juifs ouvraient le feu sans pitié." (Une
version tronquée de cette citation apparaît également dans
"1948" - réduite à "tir complètement aveugle et révoltant ...»,
les points de suspension remplaçant les mots «mitrailleuse».)

Au-delà des questions morales qui découlent d’un tir dans un
marché bondé, le témoignage de Tsadok Eshel, qui est
corroboré par celui de Ehud Almog, indique que l'attaque a été
menée sur l’ordre d’officiers supérieurs de la Haganah .On ne
sait pas quels etaient leurs grades. Touts les documents
d'archives des Forces de Défense Israéliennes sur cette période
ne sont pas accessibles au public. Il est donc impossible de
déterminer si ce bombardement faisait partie d'une politique
générale visant à expulser les Arabes, ou était l'un de plusieurs
cas similaires enregistrées durant la guerre.

Des corps dans les rues

Le bombardement a eu lieu alors que les représentants Arabes
négociaent avec les dirigeants Juifs de Haïfa sur les conditions
d'un cessez-le-feu. La plupart des témoignages de l'époque
donnent à penser que le maire de la ville, Shabtai Levy, croyait
à la coexistence. De nombreuses études notent qu'il a exhorté
les Arabes à capituler et a rester dans la ville. A certains
moments, cela semblait en fait possible. Un correspondant de
United Press Associations (UP) a signalé que, même si rien
d'officiel n’ a été dit, il semblait certain que les conditions
prévues par les Juifs avait été acceptées par les Arabes, au
moins en gros. Selon les témoignages, la Légion Arabe et les
volontaires Irakiens avaient déjà commencé à quitter la ville.

Toutefois, le commandement de la Haganah fonctionnait
indépendamment;alors meme que les sofficiers supérieurs
etaient tenus au courant des progrès des pourparlers de cessez-le
feu, leurs forces continuaient à tirer sur les quartiers Arabes.
Un telegramme de la Brigade Carmeli au commandement de la
Haganah à 14 heures 30 le jour de la bataille déclarait: «les
Arabes d'Haïfa ont approche le général, le maire, recherchant
un médiateur entre eux et la Haganah, pour accepter les termes
du cessez le feu." Une copie de l'accord en anglais, tel qu'établi
par la Haganah, a été jointe au telegramme. Le câble concluait,
"Panique, fuite chez les Arabes. Résistance très faible."

Les mortiers de la Haganah harcelaient les Arabes en fuite.
Selon le rapport quotidian de la force Juive l’officier de service
a annoncé à 14 heures 40:. "Trois obus sont tombés près de la
porte du Port n ° 3 Les obus sont en provenance de la direction
de la section Hadar Carmel [section pluse elevée sur le mont
Carmel]. Un cas similaire a eu lieu ce matin et l’Armée
[Britannique] menace d'attaquer avec de l'artillerie Hadar si
cela ne s'arrête pas. " Dans d'autres cas, l'armée Britannique a
ouvert le feu et a touche des soldats de la Haganah qui avait tiré
sur des civils Arabes.

À 15 heures le texte de l'accord a été renvoyé, avec plusieurs
corrections insérées par le général Anglais. Moshe Carmel, le
commandant de la brigade, a rapporté au siège de la Haganah,
"Une réunion conjointe des Juifs, Anglais et Arabes se tiendra à
16:00 [aujourd'hui] pour discuter des modalités. On peut
supposer que les Arabes ne les accepteront pas, parce que
techniquement, il n'y pas de possibilité d'une capitulation
organisée. " Le siège de la Haganah a répondu: «Tant qu'il
n'est pas certain que les conditions seront remplies, vous devez
continuer à attaquer." Le message concluait: "Soyez
particulièrement vigilants d'un piège, au cas où les négociations
seraient [destinées] à gagner du temps."

À 16 heures, sous la médiation d’officiers Britanniques, les
deux côtés ont commencé à discuter de la capitulation et des
modalités du cessez le feu. Les Arabes ont demandé plus de
temps pour des consultations. Les parties se sont rencontrées à
nouveau à 19 heures 15 Le rapport de la Haganah a déclaré:
«Les Arabes ont affirmé qu'ils ne peuvent pas remplir les
conditions. Parce que les Arabes ne veulent pas s’y soumettre
[sic], ils préfèrent évacuer la ville de Haïfa complètement de ses
habitants Arabes." Un rapport des renseignements de la
Haganah du jour de la bataille declare "Il y a des signes que l’
autorite Arabe de la ville est en train de s'effondrer. Les
commandements Arabes ont été abandonnés. Personne ne
répond au téléphone et il y a des rapports que les commandants
et leur personnel ont abandonné Haïfa. Le nombre exact des
pertes ennemies est inconnu. On sait que les hôpitaux Arabes
sont remplis de morts et de blessés. Il y a des cadavres dans les
rues, avec des blessés, qui ne sont pas ramassés en raison de la
désorganisation et du manque de moyens d'hygiène . Il y a une
grande panique parmi les Arabes. Ils attendent qu’un armistice
soit signé et que les Juifs prennent les choses en charge comme
un développement positif qui sera leur salut. Dans l'intervalle,
un rapport a été reçu d'une source Arabe qu'ils ont accepté nos
conditions d'armistice. "

Le silence des historiens

Dans la conscience des Palestiniens, le bombardement du
marché bondé à Haïfa occupe une place importante dans
l'histoire de la Nakba dans la ville. Assis dans le club des
anciens » a Wadi Nisnas, Awda al-Shehab, 87, dit que le
bombardement" avait une grande influence sur la fuite à
destination du port. Les gens se rassemblaient sur le marché
pour discuter de la situation et des conditions proposées pour un
cessez-le-feu. Les historiens nous disent maintenant que le
maire [Juif] voulait que les Arabes restent et que, après la
guerre, la Haganah a tout fait pour empêcher le départ, mais
les actes ont beaucoup plus de poids que les mots. Et quand les
obus de mortier ont atterri au cœur du marché, les Arabes ont
pris cela comme la réponse Juive à la proposition de cessez-le
feu. "

Des affirmations semblables ont été faites il y a 63 ans. Selon
un rapport de UP qui a paru dans Davar (le journal de la
fédération du travail Histadrout), les Arabes maintenaient que
les Juifs avaient "violé l'armistice à Haïfa», et avait créé une
«nouvelle vague de panique parmi des milliers d'Arabes» qui se
précipitaient pour quitter la ville. En privé, poursuivaitt le
rapport, les Juifs ont admis que, pendant la bataille et pendant
un certain temps après, les gens ont perdu la tête et qu’il y avait
des pillages et des tirs sur des civils.

Au fil des années, certains chercheurs Israéliens ont essayé de
minimiser l'importance du bombardement du marché. Dans
son livre publié en 2006 "Palestine 1948: La guerre, la fuite et
l'émergence du problème des réfugiés Palestiniens», le
Professeur Yoav Gelber écrit: «Après que plusieurs obus de
mortier soient tombés à proximité du marché, où un grand
nombre d'Arabes s'étaient rassemblés, des masses de les gens
ont pris d'assaut le port, par peur des coups de feu et des
bombardements. " Toutefois, Zadok Eshel dit explicitement que
les obus sont tombés dans la foule. Gelber n'explique pas
comment il est arrivé à la conclusion que les obus n’ont frappé
que "la proximité du marché."

Gelber ignore également les témoignages de douzaines de
blessés Arabes qui sont restés au marché après la fuite en
masse. La plupart des chercheurs Palestiniens estiment que
"plusieurs douzaines de personnes ont été tuées." Haaretz a
rapporté après la bataille qu '«un membre du Comité National
Arabe a dit que les Juifs avaient tué un grand nombre de
femmes et d'enfants qui avaient tenté de fuir vers la vieille ville,
vers la zone de sécurité Britannique dans le port ... Bien que les
Juifs aient nié les rapports de lourdes pertes prétendument
infligées à des civils Arabes, la porte-parole de la Haganah a
dit: «Même si c'est ce qui s'est passé, nous ne sommes pas à
blâmer, parceque nou avions lancé un avertissement en Arabe à
la radio et par haut-parleurs 48 heures avant notre attaque, que
nous avons également distribué des tracts, appelant les Arabes à
évacuer les femmes et les enfants et a ecarter de la ville tous
ceux qui n'etaient pas de Haïfa. Nous avons répété que ce serait
notre dernier avertissement. "

"Un spectacle épouvantable et fantastique", a écrit David Ben-
Gourion dans son journal après avoir visité les quartiers Arabes
abandonnés de la ville, le 1er mai. "Une ville morte, une ville
carcasse ... sans âme qui vive, a part les chats errants." Les rues
vides étaient jonchées de douzaines de corps de civils Arabes.
Les unités du Croissant Rouge qui les ont recueillies ont estimé
initialement leur nombre à plus de 150; trois jours plus tard, ils
ont révisé à la baisse l'estimation a 80 Arabes qui ont été tués
dans les combats et a plusieurs centaines de blessés. Selon le
Croissant-Rouge, seulement six des personnes tuées étaient des
combattants et la majorité des corps étaient de femmes et d’
enfants.

De nombreux cadavres sont restés dans l’aire du marché
bombardé. Un rapport du renseignement de la Haganah signale
qu’au moins dix corps ont été retrouvés dans le café Ajami. Ils
n’ont été retirés qu'après que tous les obus non explosés dans la
zone aient été neutralisés. Le rapport ajoute:. "Il est difficile de
connaître le nombre de pertes à la suite de l'explosion rue de
Nazareth dans la maison d'Abou Madi, car tous les corps n’ont
pas encore été retirés des décombres La maison était remplie de
familles qui avaient déménagé des alentours"

Quelques douzaines de réfugiés Arabes sont restés dans le port,
attendant sur les quais des bateaux qui les sauveraient, ayant
peur de retourner dans leurs foyers. "Les scènes dans le port
étaient pitoyables," a retracé Davar . «Les femmes et les enfants
étaient sans nourriture et sans eau les deux derniers jours. Les
Britanniques disent qu'ils ne peuvent pas aider beaucoup, tandis
que les Arabes soutiennent que c'est un geste délibéré des
Britanniques afin de forcer les Arabes à retourner dans leurs
maisons."

Lors de notre conversation, les vieux Arabes du club de Wadi
Nisnas évoquent souvent la «coexistence» et «un État pour deux
nations." Ils sont très fiers des relations profondes et amicales
qu'ils entretiennent avec leurs voisins Juifs, quelques-uns
d'entre eux disent qu'ils ont été impliqués au fil des ans dans les
tentatives de rapprochement entre les Juifs et les Arabes. De
leur point de vue, la Nakba est un fait historique qui n'a pas
besoin de confirmation ou de législation, et qui, à leur avis, ne
doit pas faire peur ou menacer la présence Juive dans le pays.
Comme le dit Awda al-Shehab: «Ce n'est qu'après que nous
reconnaitrons mutuellement les souffrances endurées par les
deux peuples que nous serons en mesure de créer un avenir
commun. Telle est la véritable clef de la coexistence. Sans elle,
chaque côté continuera à vivre dans le passé. "
Le port dans la tempête par Shay Fogelman
Quand Golda pleura

Le commandant de la Haganah à
Haïfa, Yaakov Lubliani, a donné le
compte rendu suivant d'une visite à la
ville par Golda Meir, qui était à
l'époque un haut fonctionnaire du
Département politique de l'Agence
Juive : «Je lui ai suggéré que nous
visitions la Vieille Ville. Elle m'a dit
qu'elle ne voulait pas voir les ruines et
la désolation. Elle voulait visiter une
région où il y avait toujours des
Arabes. Je l'ai emmenée dans le
quartier de Wadi Nisnas. Nous
sommes arrivés à la rue Muchlis.
Nous avons marché jusqu'à un
escalier. Les appartements sur les
deux premiers étages avaient été
abandonnés. Quand nous sommes
arrivés au troisième étage, une vieille
femme Arabe s’est approchée de
nous, transportant quelques ballots.
Quand elle a vu Golda, elle s'arrêta et
fondit en larmes. Golda s’est arrêtée,
la regarda, et des larmes coulaient sur
son visage. Les deux femmes se tenait
là et pleuraient. J'ai regardé Golda en
pleurs et j’étais en colère contre elle.
Bien que je n'ai pas osé la
réprimander, je pensais en moi-
meme: Nous sommes enthousiastes et
heureux parce que nous avons le
dessus, nous avons éradiqué les
Arabes et vous pouvez vous promener
autour de la ville sans penser à des
tirs et à des attaques, et elle est là,
pleurant". De "Batailles de la
Haganah à Haïfa" (1978) par Eshel
Zadok
Reconquérir une vérité historique  
par Efraim Karsh
de Haaretz 10/6/11

La dépopulation délibérée de villages Arabes a été une
caractéristique de la campagne Arabe. En Décembre 1947, les
villageois du sous-district de Tulkarem ont recu des chefs
locaux l’ordre d'evacuer

Je suis d'accord avec Shlomo Avineri, dans son éditorial «Le
sionisme n'a pas besoin de propagande» (Haaretz Edition
anglaise, le 23 mai), que le drame qui a touche les Arabes
Palestiniens en 1948 était exclusivement de leur propre
fabrication, et qu'il ya donc «un défaut moral dans le discours
de la Nakba ».

Je suis surpris, cependant, par son affirmation que «malgré des
décennies de recherches, à ce jour aucun document ecrit ou
radiodiffuse n’a été trouvé confirmant ... [n'importe quel ordre]
par les dirigeants Arabes disant a la population de quitter."
Cette affirmation ne  pas être plus éloignée de la vérité. Alors
que la plupart des Arabes Palestiniens avait besoin de peu
d'encouragement pour prendre la route, un grand nombre
d'entre eux ont été chassés de leurs foyers par leurs propres
dirigeants et / ou l’ "Armée de Libération Arabe" qui avaient
pénétré en Palestine avant la fin du Mandat, que ce soit par
considérations d'ordre militaire ou en vue de les empêcher de
devenir citoyens de l'éventuel Etat Juif. Sur ce il y a un corps
immense et incontestable de preuves contemporaines - des
mémoires de renseignement,  des documents Arabes capturés ,
des rapports de presse, des témoignages personnels et des
mémoires, et ainsi de suite.

Dans l'exemple le plus grand et le plus connu d’instigation a l’
exode des Arabes , des dizaines de milliers d'Arabes ont recu l’
ordre ou ont été intimidés de quitter la ville de Haïfa (du 21 au
22 avril) sur les instructions du Haut Comité Arabe, le
"gouvernement" effectif des Arabes Palestiniens. Seulement
quelques jours plus tôt, la communauté Arabe de Tibériade
forte de 6000 habitants, avait été également contrainte par ses
propres dirigeants de partir, contre le souhait de la
communaute locale  Juive. (une quinzaine de jours après
l'exode, Sir Alan Cunningham, le dernier haut-commissaire
Britannique de la Palestine, a rapporté que les Juifs de
Tibériade" souhaitait le retour des Arabes »). A Jaffa, la plus
grande ville Arabe de Palestine, la municipalité a organisé le
transfert de milliers d'habitants sur terre et sur mer; à
Jérusalem, le HCA a ordonné le transfert des femmes et des
enfants, et des chefs de gangs locaux ont chassé des résidents
de plusieurs quartiers, alors qu’a Beisan les femmes et des
enfants ont ont recu l’ordre d’evacuer lorsque la Légion Arabe
de Transjordanie s’est installee.

Avineri mentionne les efforts acharnés des Juifs à convaincre
les Arabes de Haïfa de rester, mais pas l’ordre du HCA de
quitter-  qui a été transmis à la direction locale par téléphone et
enregistré secrètement par la Haganah. Et il ne note pas des
efforts bien documentés de dirigeants Arabes de Haïfa qui ont
alarmé leurs électeurs malheureux, et réticents à l'extrême, es
poussant a fuir.  Certains résidents Arabes ont reçu des
menaces écrites: s'ils ne quittaient pas la ville, ils seraient
stigmatisés comme traîtres méritant la mort. A d'autres on a dit
qu'ils ne pouvaient espérer aucune pitié des Juifs.

Dans les mots d'un rapport de renseignement Britannique:
«Après que les Juifs avaient pris le contrôle de la ville, et en
dépit d'une pénurie alimentaire qui a suivi, beaucoup
n'auraient pas répondu à l'appel pour une évacuation complète,
si ce n’est a cause des rumeurs et de la propagande repandue
par les membres du Comité National restant dans la ville. La  
plus répandue était une rumeur selon laquelle les Arabes qui
resteraient à Haïfa serait pris en otage par [les] Juifs dans le
cas d’attaques futures sur d'autres quartiers Juifs: et une pièce
de propagande efficaces avec ses menaces implicites de
représailles quand les Arabes reprendraient la ville, c'est que
[ces] personnes restant à Haïfa reconnaissent  tacitement  qu'ils
croient au principe d'un Etat Juif. "

Ce phénomène n’etait pas limité aux villes Palestiniennes. La
dépopulation délibérée de villages Arabes aussi, et leur
transformation en bastions militaires a été une caractéristique
de la campagne Arabe dès le début des hostilités. Dès Décembre
1947, les villageois du sous-district de Tulkarem ont recu l’
ordre d’evacuer de leurs chefs locaux, et à la mi-Janvier les
mémoires de renseignement de la Haganah signalaient
l'évacuation de villages dans la vallée de Hula fin d’accueillir
les gangs locaux et les forces nouvellement arrivées de ALA.

En Février, ce phénomène s'était étendu à la plupart des
régions du pays, prennant une  ampleur considérable en avril et
en mai lorsque  les forces Arabes en Palestine ont été
complètement mises en déroute. Le 18 avril, le direction
générale du renseignement de la Haganah à Jerusalem a
rapporté un nouvel ordre général, d’evacuer les femmes et les
enfants de tous les villages bordant les localités Juives. Douze
jours plus tard, son homologue de Haifa a  rapporté une
directive de ALA d’ évacuer tous les villages Arabes entre Tel
Aviv et Haïfa, en prévision d'une nouvelle offensive générale.
Au début mai, alors que les combats s'intensifiaient en Galilée
orientale, les Arabes locaux ont recu l’ordre de transférer toutes
les femmes et les enfants de la région de Rosh Pina, tandis que
dans le sous-district de Jérusalem, la Légion Arabe de
Transjordanie ordonnait l'évacuation de dizaines de villages.

Pour résumer, le sionisme n'a pas besoin de propagande pour
étayer ses arguments, mais la vérité historique doit être
récupéré après des décennies de distorsion implacable.

Efraim Karsh est professeur de recherche du Moyen-Orient et
d'études méditerranéennes au King College de Londres,
directeur du Forum du Moyen-Orient (Philadelphie) et auteur,
plus récemment, de la «Palestine trahie."
Le port dans la tempête par Shay Fogelman
Le dilemme des Arabes

Deux rapports de renseignement de la
Haganah sur la situation dans les
quartiers Arabes de Haïfa ont été
rédigés 'une semaine après la conquête
de la ville. Un extrait du premier
rapport a déclaré: «me suis entretenu
aujourd'hui avec un certain nombre de
Musulmans et de Chrétiens qui sont
restés dans la ville. Ils sont
extrêmement inquiets pour le 15 mai.
D'une part, ils ne croient pas en la
possibilité d'une invasion par une
armée Arabe en provenance des pays
voisins; d'autre part, ils craignent que
dans le cas d'une invasion, ils seront
dans une situation désespérée, comme
ils ont été informés que toute personne
qui n'a pas quitté Haïfa est considérée
comme un traître et comme ayant des
liens avec les Juifs. La situation a
atteint un tel degré que beaucoup de
ceux qui avaient pensé rester
envisagent maintenant de quitter la
ville cette semaine. "

Le deuxième rapport consigne: «M.
Taharuna, le directeur général de la
Société Spinni, dit que tous les
travailleurs Arabes avaient quitté
Haïfa. Ils ne voulaient pas s’en aller,
mais apparemment ont reçu l'ordre
d'en haut. Les ouvriers ont dit qu'ils
seraient de retour dans six à huit
semaines »Ailleurs, le rapport
indique:" Les Arabes aujourd'hui à
Haïfa sont désespérés et ne savent pas
quoi faire? partir ou rester? La plupart
de ceux qui sont ici attendent de
recevoir leurs salaires du
gouvernement [Britannique], puis de
quitter, comme tout Arabes qui reste à
Haïfa est considérés par le public
comme etant un traître à son peuple. "
Le port dans la tempête par Shay Fogelman
Une corrolaire"positive"

Un article d’apres la bataille dans
Davar intitulé "Le sens de la victoire à
Haïfa», a déclaré: «Nous devons
également mettre l'accent sur une
corollaire. Les milliers de réfugiés
Arabes qui arriveront dans une fuite
de panique dans les villes et villages
Arabes sont également un élément
positif pour nous militairement.
Souvenons-nous des millions de
réfugiés en France et en Pologne au
cours du blitz allemand, qui ont bloqué
l'avance de l'armée et ont semé les
graines de défaitisme et de panique
dans leur people et ont causé leur
défaite éternelle. "
Article dans Davar, le 25 avril 1948
Le port dans la tempête par Shay Fogelman
L'importance de Haïfa

Le jour de la conquête de Haïfa, le
rédacteur en chef du journal Maariv,
le Dr Ezriel Carlebach, a publié un
article expliquant l'importance de la
ville: "En ce moment, nous nous
battons pour Haïfa, ce qui signifie que
nous nous battons pour l' État. Si
nous contrôlons Tel Aviv et les villes
de la plaine côtière, nous serons
encore seulement un canton, une
région autonome, un ghetto. Si Haïfa
est nôtre, nous serons un état.

"Tout le monde sait ça. [Le roi de
Jordanie] Abdullah sait que si Haïfa
est entre nos mains, lui et l'Irak n'ont
pas de débouché sur la mer, et tout ce
qu'il va conquérir de la partie
occidentale du territoire ne sera qu'un
complément dans le désert, pas une
ouverture vers le monde. Les Anglais
savent aussi que si Haïfa est entre nos
mains, les magnats du pétrole et les
stratèges navals de Whitehall, de Wall
Street et de Washington devrons nous
prendre en compte aussi, et pas
seulement les rois du pétrole Arabe. Si
Haïfa est nôtre, toute l'image politique
et militaire va changer. Le sort entier
de notre Etat se trouve désormais dans
la balance. "Tiré de Maariv, le 22
avril 1948
Nouvelles decouvertes a Shikmona une maison de l'epoque
du Royaume d'Israel (3000 ans), les restes d'une ville Perse
(2400 ans) et d'une ville Byzantine (1500anns)   
Tampon de casherut pour pain,
6eme siecle, epoque
Byzantine,  Horbat Uza,Acre
Les emeutes de Wadi Salib, Ben Harush et Shem Tov
documentaire de la Television Educative tv23
Yifat Weiss,
A confiscated memory
Le siege d'Acre, XIIIeme siecle
La bataille de Meggido  ou les Turcs sont battus par l'armee du
General Allenby marque la fin de la periode Ottomane
La 1ere guerre mondiale pres de Haifa,  ANZAC